Deux dessins inédits de l'atelier de Jacques-Louis David pour l’un des plus importants tableaux d’histoireCes deux grands cartons, mis au carreau, sont à mettre en rapport avec l’un des plus célèbres tableaux d’histoire de Jacques-Louis David (1748-1825) conservé au musée du Louvre (inv. n° 3692), L’Enlèvement des Sabines (fig. 1) et représentent plus précisément le groupe des guerriers regroupés derrière Hersilie. Les personnages présentent plusieurs variantes avec le tableau final, ce qui est tout à fait en accord avec sa création artistique pour ses grands tableaux d’histoire, David n’ayant jamais cessé de tourner, retourner, compresser ou encore réarranger chaque groupe de personnages.Provenance des œuvres ou l’amitié entre les artistesL’une des deux études (lot 88) est dédicacée en bas à droite de la main de David à son ami, l’architecte Mathurin Crucy (1749-1826) et son frère, Louis. Ce condisciple de David séjourne à Rome jusqu’en 1779 en même temps que lui et obtient le Grand prix d’architecture en 1774, tandis que Louis, élève de Vien (1716-1809), part à Rome en même temps que son frère et y reste jusqu’en 1784. Amis à plus d’un titre, David et Mathurin Crucy étaient tous deux francs-maçons avérés dès la fin des années 1780 (A. Boime, ‘David et la Franc-Maçonnerie’, in David contre David, Paris, 1993, I., p. 261).Comme l’explique Perrin Stein, le fait que David offre ses dessins à ses amis n’est pas si rare et d’autres exemples sont connus. Par exemple, il dédicace à son ami, le sculpteur Antoine-Denis Chaudet (1763-1810), une étude pour le personnage assis de Crito mise au carreau, de même technique et de dimensions similaires aux deux présentes études de guerriers. Le dessin, préparatoire à l’un des personnages de son célèbre tableau, la Mort de Socrate, est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York et porte l’inscription en bas à droite, à la plume et encre brune : ‘David à son ami chaudet’ (inv. 61.161.1 ; Jacques-Louis David. Radical Draftsman, cat. exp., New York, Metropolitan Museum of Art, 2022, n° 34, ill).Concernant la mise en place de la composition de ces trois figures de guerriers, plusieurs parallèles peuvent être relevés avec des premières pensées de David dessinées sur ses carnets de croquis. A mettre en rapport avec Le Serment des Horaces, les mêmes figures se retrouvent notamment sur le carnet de croquis n° 2 conservé au musée du Louvre (inv. RF 4506, fol. 2 verso, fol. 3 recto, fol. 83 verso ; Rosenberg, Prat, op.cit., pp. 891-918). L’artiste y copie aussi des sculptures antiques, qu’il réutilise pour la position des personnages de son tableau. La porosité est grande entre les études faites directement d’après l’antique et celles préparatoires pour le Serment des Horaces. Par exemple, les têtes d’hommes casqués avec plumets, dessinées sur les folios n° 1329 recto, 1330 recto et 1331 recto sont très proches du troisième guerrier à l’arrière-plan du présent dessin (ibid).Les études de figures à grande échelle : quelques comparaisonsPour ce qui résulte de l’étude stylistique et de la manière de dessiner à la craie, qu’elle soit noire ou blanche, un parallèle intéressant, s’avère celui avec deux académies dessinées de jeunesse de Jacques-Louis David, exécutées vers 1770-1774 et également de grand format (54 x 41,6 cm et 53 x 44 cm), probablement réalisées avant son Grand Prix de Rome et conservées au musée de la Chartreuse de Douai (inv. 466 et 467 ; Rosenberg, Prat, op. cit., I, n° 1, 2, ill). La présence importante du travail de l’estompe et les rehauts de blanc pour dessiner les muscles et apposer la lumière se rapprochent de l’écriture graphique des deux présentes études de guerriers.Enfin, datées vers 1785, cinq études dessinées de figures à grande échelle pour le Serment des Horaces sont à mettre en parallèle avec les deux présentes études et de nombreux points communs les unissent : les dimensions à quelques centimètres près, la mise au carreau, la technique utilisée avec ces accents de lumière apposés à la craie blanche et ce travail d’estompe toujours très présent. Trois sont conservées au musée Bonnat de Bayonne : le Viel Horace, le Groupe des trois Horaces (fig. 3), la figure de Camille (inv. A.I 1889 N.I. 511; inv. A.I 1889 N.I. 512 ; inv. A.I 1889 N.I. 502 ; Rosenberg, Prat, op. cit., I, n° 69, 70, 73, ill.) et deux au musée des beaux-arts d’Angers : La mère d’Horace et ses petits-fils et la figure de Sabine (inv. MBA 846.2 ; inv. MBA 846.1 ; ibid., n° 71, 72, ill.)Comme l’a démontré récemment Perrin Stein, Jacques-Louis David réalise, de manière récurrente, ces larges études de figures nues ou drapées, à grande échelle, et toujours de dimensions sensiblement similaires (autour de 55 x 42 cm) pour de nombreux grands tableaux d’histoire. Elles ont été réalisées en parallèle des premières pensées très esquissées, des études de composition d’ensemble, et des dessins retravaillés avec sa technique singulière de découpage de certains personnages pour corriger des positions ou des placements dans la composition (cat. exp., 2022, p. 214). Parmi les dessins du maître, certains de ces larges dessins mis au carreau étaient réalisés dans l’atelier de Jacques-Louis David à l’image des deux présentes feuilles.Fig. 1 J.-L. David, L’Enlèvement des Sabines, huile sur toile, Paris, musée du LouvreFig. 2 J.-L. David, Serment des Horaces, huile sur toile, Paris, musée du LouvreFig. 3 J.-L. David, Trois Horaces, pierre noire, estompe, rehaussé de blanc, Bayonne, musée Bonnat
ATELIER DE JACQUES-LOUIS DAVID
Trois soldats nus casqués avec épées et boucliers
成交價 歐元 22,680
估價
歐元 20,000 – 歐元 30,000
估價不包括買家酬金。成交總額為下鎚價加以買家酬金及扣除可適用之費用。
試用
ATELIER DE JACQUES-LOUIS DAVID
Trois soldats nus casqués avec épées et boucliers
成交價 歐元 22,680
成交價 歐元 22,680
榮譽呈獻

Hélène Rihal
Head of Department
查閱狀況報告或聯絡我們查詢更多拍品資料