Suzanne Valadon (1865-1938)
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Succession Guy Lefort
Suzanne Valadon (1865-1938)

La Joie de vivre

細節
Suzanne Valadon (1865-1938)
La Joie de vivre
signé et daté 'Suzanne Valadon 1911' (en bas à gauche); indistinctement signé et inscrit '... Valadon La joie de vivre. 5-Cimaise' (au revers)
huile sur carton
54.5 x 80 cm.
Peint en 1911

signed and dated 'Suzanne Valadon 1911' (lower left); indistinctly signed and inscribed '... Valadon La joie de vivre. 5-Cimaise' (on the reverse)
oil on board
21 3⁄8 x 31 ½ in.
Painted in 1911
來源
Marien Pré, Anse (avant 1965).
Collection particulière, Suisse (avant 1996).
Puis par succession au propriétaire actuel.
出版
P. Pétridès, L'œuvre complet de Suzanne Valadon, Paris, 1971, p. 285, no. P28 (illustré).
展覽
Paris, Quai d'Orsay, 27ème Exposition de la Société des artistes indépendants, avril-juin 1911, p. 414, no. 6077 (titré 'La joie d'être').
Paris, Galerie Berthe Weill, Suzanne Valadon, janvier 1927, no. 4.
Bourg-en-Bresse, Musée de L'Ain, Prieuré du Brou, Utrillo, Valadon, Utter, Période de Saint-Bernard, Peintures, Fresque, Gouaches, Dessins, Estampes, Sculptures, juin-août 1965, no. 36.
Martigny, Fondation Pierre Gianadda, Suzanne Valadon, janvier-mai 1996, p. 225, no. 12 (illustré en couleurs, p. 85).
Metz, Centre Pompidou-Metz, Suzanne Valadon, Un Monde à soi, avril-septembre 2023, p. 251, no. 41 (illustré en couleurs, p. 90 et 91).
更多詳情
Cette œuvre sera incluse au prochain catalogue raisonné de l'Œuvre de Suzanne Valadon en cours de préparation par le Comité Utrillo-Valadon.
拍場告示
Veuillez noter que cette œuvre a été exposée au Centre Pompidou-Metz lors de l'exposition 'Suzanne Valadon, Un Monde à soi' tenue en septembre 2023.

Please note that this work was exhibited at the Centre Pompidou-Metz during the exhibition 'Suzanne Valadon, Un Monde à soi' held in September 2023.

榮譽呈獻

Valérie Didier
Valérie Didier Specialist, Head of Sale

拍品專文

D’abord acrobate de cirque, Suzanne Valadon (1865-1938), née Marie-Clémentine Valadon, devient modèle pour des peintres tels que Toulouse-Lautrec, Renoir et Degas, avant de se tourner vers la peinture. Ses œuvres se distinguent par leur audace et leur regard unique sur le corps féminin. Issue d’un milieu modeste et mère célibataire, Valadon s’impose dans un monde artistique dominé par les hommes, avec des œuvres à la fois réalistes et profondément personnelles. Première femme à pénétrer le cercle des artistes du Montmartre, elle a eu l'opportunité d'échanger et de s'inspirer des idées novatrices des Fauves, notamment de l'œuvre emblématique de Matisse, La Joie de vivre (1905-06). Cette proximité artistique a sans doute nourri son propre travail, où l'exubérance des couleurs et la composition audacieuse reflètent l'influence des maîtres fauvistes tout en affirmant sa propre vision artistique. Dans son tableau La Joie de Vivre (1911), Suzanne Valadon revisite ainsi le thème classique des baigneuses, mais le traite avec une sensibilité nouvelle. La version ici présentée est une œuvre préparatoire pour le tableau monumental du même sujet, daté de la même année, qui est aujourd'hui conservé au Metropolitan Museum of Art à New York.
Outre sa référence à l’œuvre de Matisse, La Joie de Vivre célèbre la vitalité et l’harmonie avec la nature, un thème récurrent dans l’histoire de l’art. Le titre suggère un retour à l’essentiel, où la joie s’exprime par la liberté des corps et des gestes, en dehors des normes sociales ou esthétiques traditionnelles. L’œuvre illustre un bonheur simple et instinctif, un état d’épanouissement total des personnages aux corps pleins et réalistes, vivant en parfaite communion avec leur environnement. La nature enveloppe ces femmes dans un espace de bien-être et de sérénité, loin de toute contrainte sociale, offrant ainsi une image de la féminité à la fois puissante et simple, où corps et esprit s’unissent dans une véritable célébration de la vie.
Ce traitement des corps contraste avec les œuvres de ses prédécesseurs masculins. Alors que des artistes comme Manet, avec Le Déjeuner sur l’herbe (1863), ou Renoir, avec Les Grandes Baigneuses (1887), représentent des femmes sous un angle souvent érotisé ou idéalisé, Valadon propose une vision plus authentique et intime, en reprenant les codes classiques du thème des baigneuses, notamment avec la figure d’un homme observant la scène - élément que l’on retrouve dans l’œuvre de Manet – qui est ici séparé du groupe de femmes par un ruisseau. Ses personnages féminins sont en mouvement, vivants, pleinement intégrés dans leur environnement. Ainsi, contrairement aux représentations idéalisées de la féminité que l'on trouve retrouve chez ses prédécesseurs, Valadon choisit de peindre des corps libres, loin des canons académiques : ces femmes ne sont ni parfaites ni stylisées, mais robustes, naturelles et indépendantes. Suzanne Valadon apporte un regard unique sur ces corps et sur leur place dans la nature, insufflant à la scène une modernité discrète mais puissante, tout en s’inscrivant dans la lignée de grands maîtres, de par le sujet abordé mais sans tomber dans une posture ouvertement militante. Le simple fait qu'une femme peigne d'autres femmes, sur un sujet aussi traditionnel, modifie la dynamique du regard, en la libérant du prisme masculin.
La Joie de Vivre s’inscrit dans une longue tradition picturale, mais la perspective féminine de Valadon renouvelle ce thème avec une approche réaliste et dynamique. Cette œuvre influencera le reste de sa production, comme en témoignent des tableaux ultérieurs tels que Les Baigneuses (1923) ou Femmes au bord de l’eau (1927), où elle continue d’explorer le nu féminin avec la même sensibilité, célébrant une liberté corporelle et émotionnelle à travers une nature généreuse et apaisante.

Originally a circus acrobat, Suzanne Valadon (1865-1938), born Marie-Clémentine Valadon, became a model for painters such as Toulouse-Lautrec, Renoir and Degas, before turning to painting. Her works are distinguished by their boldness and their unique take on the female body. Born into a modest family and a single mother, Valadon made her mark in an artistic world dominated by men, with works that were both realistic and deeply personal. As the first woman to enter the circle of artists in Montmartre, she had the opportunity to exchange ideas and be inspired by the innovative ideas of the Fauves, particularly Matisse's emblematic work, La Joie de vivre (1905-06). This artistic proximity undoubtedly nourished his own work, in which the exuberance of colour and bold composition reflect the influence of the Fauvist masters while affirming his own artistic vision. In her painting La Joie de Vivre (1911), Suzanne Valadon revisited the classic theme of bathers, but treated it with a new sensibility. The version shown here is a preparatory work for the monumental painting of the same subject, dated the same year and now in the Metropolitan Museum of Art in New York.
In addition to its reference to the work of Matisse, La Joie de Vivre celebrates vitality and harmony with nature, a recurring theme in the history of art. The title suggests a return to the essential, where joy is expressed through the freedom of bodies and gestures, outside traditional social or aesthetic norms. The work illustrates a simple, instinctive happiness, a state of total fulfilment for the figures, with their full, realistic bodies, living in perfect communion with their environment. Nature envelops these women in a space of well-being and serenity, far removed from any social constraints, offering an image of femininity that is both powerful and simple, where body and spirit unite in a true celebration of life.
This treatment of the body contrasts with the works of his male predecessors. While artists such as Manet, with Le Déjeuner sur l'herbe (1863), and Renoir, with Les Grandes Baigneuses (1887), often depicted women in an eroticised or idealised way, Valadon offered a more authentic and intimate vision, taking up the classic codes of the bathers' theme, in particular with the figure of a man observing the scene - an element found in Manet's work - here separated from the group of women by a stream. His female figures are in motion, alive and fully integrated into their environment. So, unlike the idealised representations of femininity found in her predecessors, Valadon chose to paint free bodies, far from the academic canons: these women are neither perfect nor stylised, but robust, natural and independent. Suzanne Valadon brought a unique way of looking at these bodies and their place in nature, infusing the scene with a discreet but powerful modernity, while following in the footsteps of the great masters in terms of the subject she tackled, without falling into an overtly militant stance. The simple fact that a woman paints other women, on such a traditional subject, changes the dynamic of the gaze, freeing it from the male prism.
La Joie de Vivre is part of a long pictorial tradition, but Valadon's feminine perspective renews this theme with a realistic and dynamic approach. This work would influence the rest of her output, as can be seen in later paintings such as Les Baigneuses (1923) and Femmes au bord de l'eau (1927), in which she continued to explore the female nude with the same sensitivity, celebrating bodily and emotional freedom through a generous and soothing nature.

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