拍品專文
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par le Comité Jean Fautrier. Cette œuvre sera reproduite dans le catalogue raisonné actuellement en préparation par Madame Marie-José Lefort.
S’il est aujourd’hui considéré comme un artiste français majeur de la période d’avant et après-guerre tout autant que pionnier de l’ « art informel », Jean Fautrier doit attendre quelques années avant de rejoindre le panthéon de la peinture française du XXème siècle.
Introverti mais sûr de la qualité de son œuvre, il ne se compare quasiment jamais à ses pairs. Il est cependant et avant tout un peintre « ami des poètes ». Intime de René Char, Paul Eluard ou encore Francis Ponge, il préfère la compagnie de ceux qui s’expriment par les mots. C’est André Malraux, compagnon de route de l’artiste, qui le révèle à la critique et l’impose comme créateur de son temps.
Ici, les œuvres présentées sont issues du début de la carrière du peintre. Toiles recherchées, elles témoignent du processus créatif par lequel est passé Fautrier au cours de sa longue vie artistique. Comme pour les impressionnistes, le sujet ne compte pas ou peu pour l’artiste. Les natures mortes faites de fleurs invoquent naturellement des vanités mais c’est avant tout le travail sur les couleurs et les aplats qui retiennent l’attention. Les gestes du pinceau sont rapides et floutent la perception de la silhouette. Parallèlement, les associations de teintes se révèlent quasi-fauves. Cette série de bouquets illustre l’avènement des bouleversements que déjà vivent Fautrier et l’art de son époque : la fin des sujets.
Souvent en avance sur son temps et sur les gouts, longtemps à la limite de la figuration que finalement il dépassera, Fautrier s’inscrit comme un météore dans le ciel créatif français des années 1920-1960 et devient pour les peintres de l’abstraction lyrique une inspiration de premier ordre.
Although Jean Fautrier is now considered to be a major French artist of the pre- and post-war period and a pioneer of Art Informel, he had to wait several years before joining the pantheon of 20th-century French painting.
Introverted, but confident in the quality of his work, he almost never compared himself to his peers. However, he is best known as a painter who was friendly with the poets. He was close to René Char, Paul Eluard and Francis Ponge, preferring the company of those who use words to express themselves. It was André Malraux, one of the artist's travel companions, who introduced him to the critics and established him as a creative force of the day.
The works presented here date to the beginning of his painting career. These thoughtful canvases attest to the creative process employed by Faurier over his long artistic life. As with the impressionists, the artist cared little to none about the subject. The still lifes of flowers naturally evoke pride, but the investigations and blocks of colour are what catch the eye. The brush work is quick, blurring perception of the outlines. At the same time, the combinations of hues come across as quasi-Fauvism. This series of bouquets illustrates the advent of the upheavals that Fautrier and the art of his era were already encountering: the end of the subject.
With tastes and thoughts frequently ahead of his time, Fautrier worked for a long time at the outer limits of figuration ‒ boundaries he ultimately crossed. The artist was like a meteor in the creative sky of France from the 1920s through the 1960s who eventually became a pre-eminent inspiration for lyrical abstraction.
« Devant [les] meilleures toiles de [Fautrier], je pense à Eisenstein; et parfois, bien qu'il s'agisse de fleurs, de paysages, d'un monde intense et lyrique, aux eaux-fortes de Goya ». - A. Malraux
“Before [the] best canvases by [Fautrier], I think of Eisenstein; and sometimes, although they are flowers and landscapes from an intense, lyrical world, I think of Goya's etchings.” - A. Malraux
S’il est aujourd’hui considéré comme un artiste français majeur de la période d’avant et après-guerre tout autant que pionnier de l’ « art informel », Jean Fautrier doit attendre quelques années avant de rejoindre le panthéon de la peinture française du XXème siècle.
Introverti mais sûr de la qualité de son œuvre, il ne se compare quasiment jamais à ses pairs. Il est cependant et avant tout un peintre « ami des poètes ». Intime de René Char, Paul Eluard ou encore Francis Ponge, il préfère la compagnie de ceux qui s’expriment par les mots. C’est André Malraux, compagnon de route de l’artiste, qui le révèle à la critique et l’impose comme créateur de son temps.
Ici, les œuvres présentées sont issues du début de la carrière du peintre. Toiles recherchées, elles témoignent du processus créatif par lequel est passé Fautrier au cours de sa longue vie artistique. Comme pour les impressionnistes, le sujet ne compte pas ou peu pour l’artiste. Les natures mortes faites de fleurs invoquent naturellement des vanités mais c’est avant tout le travail sur les couleurs et les aplats qui retiennent l’attention. Les gestes du pinceau sont rapides et floutent la perception de la silhouette. Parallèlement, les associations de teintes se révèlent quasi-fauves. Cette série de bouquets illustre l’avènement des bouleversements que déjà vivent Fautrier et l’art de son époque : la fin des sujets.
Souvent en avance sur son temps et sur les gouts, longtemps à la limite de la figuration que finalement il dépassera, Fautrier s’inscrit comme un météore dans le ciel créatif français des années 1920-1960 et devient pour les peintres de l’abstraction lyrique une inspiration de premier ordre.
Although Jean Fautrier is now considered to be a major French artist of the pre- and post-war period and a pioneer of Art Informel, he had to wait several years before joining the pantheon of 20th-century French painting.
Introverted, but confident in the quality of his work, he almost never compared himself to his peers. However, he is best known as a painter who was friendly with the poets. He was close to René Char, Paul Eluard and Francis Ponge, preferring the company of those who use words to express themselves. It was André Malraux, one of the artist's travel companions, who introduced him to the critics and established him as a creative force of the day.
The works presented here date to the beginning of his painting career. These thoughtful canvases attest to the creative process employed by Faurier over his long artistic life. As with the impressionists, the artist cared little to none about the subject. The still lifes of flowers naturally evoke pride, but the investigations and blocks of colour are what catch the eye. The brush work is quick, blurring perception of the outlines. At the same time, the combinations of hues come across as quasi-Fauvism. This series of bouquets illustrates the advent of the upheavals that Fautrier and the art of his era were already encountering: the end of the subject.
With tastes and thoughts frequently ahead of his time, Fautrier worked for a long time at the outer limits of figuration ‒ boundaries he ultimately crossed. The artist was like a meteor in the creative sky of France from the 1920s through the 1960s who eventually became a pre-eminent inspiration for lyrical abstraction.
« Devant [les] meilleures toiles de [Fautrier], je pense à Eisenstein; et parfois, bien qu'il s'agisse de fleurs, de paysages, d'un monde intense et lyrique, aux eaux-fortes de Goya ». - A. Malraux
“Before [the] best canvases by [Fautrier], I think of Eisenstein; and sometimes, although they are flowers and landscapes from an intense, lyrical world, I think of Goya's etchings.” - A. Malraux