拍品專文
L'authenticité de cette oeuvre a été confirmée par le Comité Jean Fautrier.
Cette oeuvre sera reproduite dans le catalogue raisonné actuellement en préparation par Madame Marie-José Lefort.
"Le premier problème c'était de trouver une nouvelle peinture, une nouvelle forme, pas même une forme, une nouvelle manière de s'exprimer."
Jean Fautrier (cité in J. Lescure, En coutant Fautrier, Paris 1999, p. 16)
La présence du végétal parcourt toute l'oeuvre de Jean Fautrier, qui, inlassablement, explore cet univers naturel, source d'inspiration sans cesse renouvelée, ressurgissant à toutes les périodes importantes de sa vie. Végtaux en est probablement un des plus beaux exemples. Passée entre les mains d'amateurs éclairés de l'oeuvre de Fautrier, à commencer par celles de Sami Tarica qui fut l'un des soutiens essentiels pour l'artiste, cette toile fut d'ailleurs exposée à la Biennale de Venise de 1960 où il reçut le Grand Prix, reconnaissance internationale arrivée tardivement, après quarante ans de travail acharné pour inventer et explorer les nouvelles possibilités de la peinture.
Dans sa maison de Châtenay-Malabry où il habite depuis 1945, Fautrier travaille et vit entouré d'un monde végétal qu'il laisse librement évoluer. Il y puise, à l'image de Végétaux, une des sources primordiales de sa peinture en cherchant à retranscrire cette complexe sensation éprouvée face à l'apparente simplicité de la nature. L'artiste est en effet à la recherche de nouvelles techniques picturales qui puissent saisir toute l'intensité, la vibration de la matière. Il délaisse pour cela la peinture à l'huile classique et se tourne vers les possibilités offertes par l'enduit qu'il applique par strates en larges aplats faits de blanc de zinc, blanc d'Espagne et de colle qu'il travaille dans l'épaisseur et recouvre par la suite de couleurs: "La peinture à l'huile, je l'ai toujours dit, est une chose finie en soi.[...] En somme cela fait quatre cents ans que l'on s'en sert et il serait peut-être plus intéressant de trouver quelque chose d'autre. J'aimais l'idée de mélanger les choses, de ne pas être astreint à une seule, pouvoir prendre de l'encre, de l'huile, de l'aquarelle, n'importe quoi, des poudres si cela se trouve. [...] Il n'y avait que le papier qui semblait à peu près logique pour servir de support à cette histoire." (ibid., p. 20). Végétaux illustre parfaitement cette technique propre à Fautrier. Sur l'épais enduit façonné à la spatule, l'artiste est venu apporter toutes les nuances de vert, de bleu et d'ocre pour parvenir recréer son propre univers végé tal où la surface s'anime des pigments purs déposés sur la matière.
Réalisé en 1957, cette toile offre une respiration, une lumière tant pour le spectateur que pour Fautrier lui-même qui s'attèle en parallèle, depuis 1956, à la réalisation de la série des Partisans prenant pour sujet les violences de l'armée sovié tiques commises à Budapest. Végétaux en est le contrepoint, l'équilibre sensible dans lequel Fautrier a su, par cette harmonie entre dessin et matière, reproduire toute la poésie de ce refuge, cette évasion que lui offre la nature.
"The first issue was to find a new painting, a new form, not even a form, a new way of expressing oneself."
Jean Fautrier (quoted in J. Lescure, En coutant Fautrier, Paris 1999, p. 16)
Jean Fautrier's oeuvre seems to be indwelt by the experience of the natural world. All his life long, the artist tirelessly sought to explore the mystery of Nature, that Végétaux strikingky evokes. The painting, which provenance includes enlightened connoisseurs of Fautrier's oeuvre, such as Sami Tarica - one of the artist's most important supports - was exhibited at the Biennale of Venise in 1960, where Fautrier was rewarded the Grand Prix.
In Châtenay-Malabry, where the artist had been living since 1945, Fautrier was deeply sensitive to the contact with natural surroundings. Such environment made him willing to explore new techniques that would better translate his feelings, and the artist moved away from oil painting to experiment the potentialities of coating. Fautrier applied the medium in strata with large and thick areas of zinc white, whiting and glue, he thereafter colored. "Oil painting, as I always said, is something complete.[...] in fact, it has been used for four hundreds year and it shall be more interesting to find something else. I like the idea of mixing things, of not being restricted to a single one, of being able to take ink, oil, watercolor, anything, powders if one can manage to find any. [...] Only paper seemed to appear logical for being used as a support in this story." (ibid., p. 20). Such technique, specific to Fautrier's oeuvre, seems to be particularly well illustrated in Végétaux. Shades of green, blue, and ochre - resulting from the coloration of the thick surface by pure pigments - transcribe the intense sensations Fautrier experiment in contact to Nature.
Executed in 1957, the painting may appear as a kind of breathing for the artist, who had simultaneously been working, since 1956, on the serie Partisans - a transcription of the sovietic invasion of Budapest. In Végétaux, Fautrier succeeded in creating a delicate balance between the drawing and the medium, carrying the viewer towards the mysterious limbo of the vegetal universe.
Cette oeuvre sera reproduite dans le catalogue raisonné actuellement en préparation par Madame Marie-José Lefort.
"Le premier problème c'était de trouver une nouvelle peinture, une nouvelle forme, pas même une forme, une nouvelle manière de s'exprimer."
Jean Fautrier (cité in J. Lescure, En coutant Fautrier, Paris 1999, p. 16)
La présence du végétal parcourt toute l'oeuvre de Jean Fautrier, qui, inlassablement, explore cet univers naturel, source d'inspiration sans cesse renouvelée, ressurgissant à toutes les périodes importantes de sa vie. Végtaux en est probablement un des plus beaux exemples. Passée entre les mains d'amateurs éclairés de l'oeuvre de Fautrier, à commencer par celles de Sami Tarica qui fut l'un des soutiens essentiels pour l'artiste, cette toile fut d'ailleurs exposée à la Biennale de Venise de 1960 où il reçut le Grand Prix, reconnaissance internationale arrivée tardivement, après quarante ans de travail acharné pour inventer et explorer les nouvelles possibilités de la peinture.
Dans sa maison de Châtenay-Malabry où il habite depuis 1945, Fautrier travaille et vit entouré d'un monde végétal qu'il laisse librement évoluer. Il y puise, à l'image de Végétaux, une des sources primordiales de sa peinture en cherchant à retranscrire cette complexe sensation éprouvée face à l'apparente simplicité de la nature. L'artiste est en effet à la recherche de nouvelles techniques picturales qui puissent saisir toute l'intensité, la vibration de la matière. Il délaisse pour cela la peinture à l'huile classique et se tourne vers les possibilités offertes par l'enduit qu'il applique par strates en larges aplats faits de blanc de zinc, blanc d'Espagne et de colle qu'il travaille dans l'épaisseur et recouvre par la suite de couleurs: "La peinture à l'huile, je l'ai toujours dit, est une chose finie en soi.[...] En somme cela fait quatre cents ans que l'on s'en sert et il serait peut-être plus intéressant de trouver quelque chose d'autre. J'aimais l'idée de mélanger les choses, de ne pas être astreint à une seule, pouvoir prendre de l'encre, de l'huile, de l'aquarelle, n'importe quoi, des poudres si cela se trouve. [...] Il n'y avait que le papier qui semblait à peu près logique pour servir de support à cette histoire." (ibid., p. 20). Végétaux illustre parfaitement cette technique propre à Fautrier. Sur l'épais enduit façonné à la spatule, l'artiste est venu apporter toutes les nuances de vert, de bleu et d'ocre pour parvenir recréer son propre univers végé tal où la surface s'anime des pigments purs déposés sur la matière.
Réalisé en 1957, cette toile offre une respiration, une lumière tant pour le spectateur que pour Fautrier lui-même qui s'attèle en parallèle, depuis 1956, à la réalisation de la série des Partisans prenant pour sujet les violences de l'armée sovié tiques commises à Budapest. Végétaux en est le contrepoint, l'équilibre sensible dans lequel Fautrier a su, par cette harmonie entre dessin et matière, reproduire toute la poésie de ce refuge, cette évasion que lui offre la nature.
"The first issue was to find a new painting, a new form, not even a form, a new way of expressing oneself."
Jean Fautrier (quoted in J. Lescure, En coutant Fautrier, Paris 1999, p. 16)
Jean Fautrier's oeuvre seems to be indwelt by the experience of the natural world. All his life long, the artist tirelessly sought to explore the mystery of Nature, that Végétaux strikingky evokes. The painting, which provenance includes enlightened connoisseurs of Fautrier's oeuvre, such as Sami Tarica - one of the artist's most important supports - was exhibited at the Biennale of Venise in 1960, where Fautrier was rewarded the Grand Prix.
In Châtenay-Malabry, where the artist had been living since 1945, Fautrier was deeply sensitive to the contact with natural surroundings. Such environment made him willing to explore new techniques that would better translate his feelings, and the artist moved away from oil painting to experiment the potentialities of coating. Fautrier applied the medium in strata with large and thick areas of zinc white, whiting and glue, he thereafter colored. "Oil painting, as I always said, is something complete.[...] in fact, it has been used for four hundreds year and it shall be more interesting to find something else. I like the idea of mixing things, of not being restricted to a single one, of being able to take ink, oil, watercolor, anything, powders if one can manage to find any. [...] Only paper seemed to appear logical for being used as a support in this story." (ibid., p. 20). Such technique, specific to Fautrier's oeuvre, seems to be particularly well illustrated in Végétaux. Shades of green, blue, and ochre - resulting from the coloration of the thick surface by pure pigments - transcribe the intense sensations Fautrier experiment in contact to Nature.
Executed in 1957, the painting may appear as a kind of breathing for the artist, who had simultaneously been working, since 1956, on the serie Partisans - a transcription of the sovietic invasion of Budapest. In Végétaux, Fautrier succeeded in creating a delicate balance between the drawing and the medium, carrying the viewer towards the mysterious limbo of the vegetal universe.