拍品专文
Nous ne connaissons que très peu de choses sur la vie de l’artiste néerlandais Lucas Luce (1575⁄1576-1677). Sa date de naissance a d’ailleurs dû être établie sur base d’un document signé par l’artiste en 1648 dans lequel il déclare avoir environ soixante-treize ans. Fils d’un marchand anversois, il se marie en 1598 avec Lysbet Willems van Rhenen, cousine germaine du peintre Joachim Wtewael (1566-1638). Nous savons également qu’il était en contact avec les peintres Adam Willaerts (1577-1664), Joost Cornelisz. Droochsloot (1586-1666) et Balthasar van der Ast (1593-1657) en 1629, parce qu’il leur a vendu des maisons à Utrecht. Il est possible que c’était en tant que marchand de tableaux qu’il tissait des relations avec d’autres acteurs dans le milieu artistique de son temps, puisque maints documents nous parlent de ses activités mercantiles. Or, la qualité du tableau ci-présent nous révèle aussi une personnalité reconnue par ses pairs comme peintre émérite, d’autant plus qu’il ne se contraignait pas à un seul genre, son œuvre incluant aussi des portraits et des scènes de genre.
Cette composition variée à la perspective audacieuse suggère l’influence du peintre anversois Osias Beert l’Ancien (vers 1580-1623). Comme lui, Luce offre au spectateur une gamme raffinée d’éléments divers, juxtaposés sur une table en bois clair. En utilisant plusieurs couches superposées d’huile très fluide, il obtient une grande variété de couleurs, et capture la subtilité de la lumière dans les reflets du verre, le couvercle du pichet et la peau brillante des pommes. Or, l’enjeu ici n’est pas de créer une composition animée par un rythme interne, mais de jouer sur l’alternance des pleins et des vides, conférant à chaque objet une valeur indépendante.
Suivant les coutumes de son époque, Luce emmène le spectateur à travers les éléments de sa composition dans deux champs narratifs distincts. Le premier, et le moins évident pour le regard actuel, se porte sur le symbolisme religieux. L’artiste a ainsi inclut le papillon et la chenille sur la feuille de vigne en bas à droite, éléments compris au XVIIe siècle comme une référence à la résurrection de du Christ et à la sainte communion. La chenille symbolise Jésus fait homme, qui passe par la chrysalide, représentant le tombeau, pour enfin pouvoir monter, tel un papillon, vers Dieu au Ciel. Les raisins, moins énigmatiques, sont quant à eux à la base du vin que Jésus donne à ses disciples. Le second cheminement narratif, plus évident, a trait à la prospérité des Provinces-Unies, gagnée en dépit de la taille réduite de son territoire et de sa population grâce à un réseau mondial de routes commerciales maritimes. Nous voyons de la sorte le verre façon-de-Venise fabriqué sur l’île de Murano, dans la lagune de la Sérénissime, et le pichet en porcelaine chinoise aux oiseaux exotiques, qui aurait été exporté par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la Chine vers Amsterdam.
Cette composition variée à la perspective audacieuse suggère l’influence du peintre anversois Osias Beert l’Ancien (vers 1580-1623). Comme lui, Luce offre au spectateur une gamme raffinée d’éléments divers, juxtaposés sur une table en bois clair. En utilisant plusieurs couches superposées d’huile très fluide, il obtient une grande variété de couleurs, et capture la subtilité de la lumière dans les reflets du verre, le couvercle du pichet et la peau brillante des pommes. Or, l’enjeu ici n’est pas de créer une composition animée par un rythme interne, mais de jouer sur l’alternance des pleins et des vides, conférant à chaque objet une valeur indépendante.
Suivant les coutumes de son époque, Luce emmène le spectateur à travers les éléments de sa composition dans deux champs narratifs distincts. Le premier, et le moins évident pour le regard actuel, se porte sur le symbolisme religieux. L’artiste a ainsi inclut le papillon et la chenille sur la feuille de vigne en bas à droite, éléments compris au XVIIe siècle comme une référence à la résurrection de du Christ et à la sainte communion. La chenille symbolise Jésus fait homme, qui passe par la chrysalide, représentant le tombeau, pour enfin pouvoir monter, tel un papillon, vers Dieu au Ciel. Les raisins, moins énigmatiques, sont quant à eux à la base du vin que Jésus donne à ses disciples. Le second cheminement narratif, plus évident, a trait à la prospérité des Provinces-Unies, gagnée en dépit de la taille réduite de son territoire et de sa population grâce à un réseau mondial de routes commerciales maritimes. Nous voyons de la sorte le verre façon-de-Venise fabriqué sur l’île de Murano, dans la lagune de la Sérénissime, et le pichet en porcelaine chinoise aux oiseaux exotiques, qui aurait été exporté par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la Chine vers Amsterdam.