PAIRE DE GAINES D'ÉPOQUE LOUIS XIV
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LES GAINES « EN CARQUOIS » D’ANDRÉ-CHARLES BOULLE
PAIRE DE GAINES D'ÉPOQUE LOUIS XIV

PAR ANDRÉ-CHARLES BOULLE, FIN DU XVIIE - DÉBUT DU XVIIIE SIÈCLE

细节
PAIRE DE GAINES D'ÉPOQUE LOUIS XIV
PAR ANDRÉ-CHARLES BOULLE, FIN DU XVIIE - DÉBUT DU XVIIIE SIÈCLE
En marqueterie Boulle d'écaille de tortue caouanne et de laiton, ornementation de bronze ciselé et doré, en forme de colonne engagée décor de cannelures rythmées de chutes de culots appliquées d'une bague à quartefeuille, le dessus ceint d'une frise de feuillage, les côtés flanqués d'une large feuille d'acanthe en console, le socle d'époque Louis XVI appliqué d'un masque de vieillard reposant sur des pieds en boule aplatie
H. 105 cm. (41 1⁄3 in.) ; L. 25 cm. (9 ¾ in.) ; P. 25 cm. (9 ¾ in.)
来源
Collection Lady Baillie ; vente Sotheby & Co, Londres, 13 décembre 1974, lot 162.
Galerie Aveline, Paris, 1988.
Collection privée.
出版
D. Alcouffe et al., La Folie dArtois, Antiquaires à Paris, Paris, 1988, p. 185.
A. Pradère, Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 106, Fig. 62.
Jean-Marie Rossi, 45 ans de passion, Paris, 2000, p. 74.

Bibliographie comparative:
E. Molinier, Histoire Générale des Arts Appliqués à l’Industrie du Ve à la fin du XVIIIe siècle, Paris, sd. (1898), 6 vol. ; vol. III : Le Mobilier au XVIIe et au XVIIIe siècles, p. 73.
Cat. expo. Louis XIV, Fastes et Décors, Musée des Arts décoratifs, Paris, mai-octobre 1960, p. 31, n° 151-152.
Cat. expo., André-Charles Boulle, sous la dir. de M. Deldicque, Musée Condé, château de Chantilly, 8 juin - 6 octobre 2024, pp. 256-265.
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A PAIR OF LOUIS XIV ORMOLU-MOUNTED TORTOISESHELL AND COPPER BOULLE MARQUETRY PEDESTALS BY ANDRÉ-CHARLES BOULLE, LATE 17TH - EARLY 18TH CENTURY

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

Appartenant un corpus particulièrement restreint, la présente paire de gaines illustre à merveille le génie créateur d’André-Charles Boulle, le plus grand ébéniste du Grand Siècle.
Ayant élevé la marqueterie, mêlant écaille de tortue et métaux, à un niveau de perfectionnement jamais atteint, André-Charles Boulle (1642-1732) voit son nom définitivement associé à cette technique. Cependant l'influence de Boulle ne se limite pas à celle-ci ; Boulle aura en effet dédié soixante-six années de sa vie à l'innovation et à la recherche de nouvelles formes et techniques. Le support en tout genre fait partie du champ de recherche de l'ébéniste qu'il déclinera en gaine, piédestal, porte-torchère, socle ou encore piètement de cabinet.

André-Charles Boulle (1642-1732)
Son père Johan Bolt (né en 1610) originaire du Saint Empire romain s’installe à Paris avant 1637 comme compagnon menuisier en ébène. Il francise par la suite son nom en Bould puis Boulle. André-Charles naît le 10 novembre 1642, son appétence pour le dessin, la gravure, la ciselure et la peinture est vite reconnue. Il est reçu maître ébéniste avant 1666.
« Annoncer les ouvrages de Boulle, c'est citer les meubles des plus belles formes et de la plus grande richesse... rien jusqu'à présent n'a remplacé ce genre de meubles... L'on connaît le caractère de magnificence qu'il donne aux cabinets de curiosité, où il occupe toujours les premières places". Plus de deux cents ans plus tard, les mots employés par l’incontournable marchand d’art Jean-Baptiste Lebrun (1748-1813) à propos d’André-Charles Boulle ont une portée intacte.
Retracer le parcours de Boulle c’est rappeler que grâce au privilège royal d’« Ebéniste et marqueteur ordinaire du roi » qu’il se voit octroyer par la reine le 20 mai 1672 conjointement à son logement aux galeries du Louvre, il se voit le droit de réaliser dans son atelier, aussi bien l’ébénisterie que les bronzes en dépit des règles corporatives et ce jusqu’à la fin de sa vie.
L’atelier de Boulle est conséquent et malgré le logement au Louvre accordé en mai 1672, il est établi dans sa plus grande partie sur la rive gauche, pour se voir étendu à deux autres maisons entre 1673 et 1676 rue de Reims. Ce n’est que l’année suivante que Boulle installe définitivement son atelier au Louvre sur trois étages du corps principal - correspondant aujourd’hui à l’escalier de la Victoire de Samothrace - en plus de son logement de la Grande Galerie encore augmenté de deux étages en 1679.
Ce double privilège lui permet ainsi de mettre en avant ses nombreux talents que ce soit en techniques qu’en création de nouvelles formes, à l’instar de la commode.
Parler des œuvres de Boulle c’est en quelque sorte parler d'œuvres vivantes ; que ce soit les bronzes par leur traitement en ciselure que les tableaux de marqueterie, ces œuvres sont en quelque sorte animées d’un souffle de vie que tout amateur ou néophyte peut remarquer et admirer.


Sa clientèle
Sa clientèle est prestigieuse et compte parmi elle les Bâtiments du roi, la reine, le Grand Dauphin, la duchesse de Bourgogne. Cependant ce n’est qu’à partir de 1700 qu’il livre au roi son premier meuble, une armoire pour Marly - Louis XIV étant déjà bien entouré des meubles d’apparat de Cucci, Gole et Gaudron.
Les premiers meubles de Boulle à destination royale sont donc dans un premier temps pour la reine et le Grand Dauphin pour qui il réalise en 1683 son chef-d’œuvre : un décor en marqueterie pour les parquets et lambris de son appartement pour Versailles, pour la somme de 100.000 livres.
Ainsi, l’activité principale de Boulle entre 1672 et 1714 consiste à fournir les Bâtiments du roi en parquets de marqueterie, en bronzes dorés et une rare vingtaine de meubles. Le talent d’André-Charles Boulle dépassant par ailleurs les frontières, il fournit également Philippe V roi d’Espagne et l’Electeur de Cologne.
La clientèle d’André-Charles Boulle n’est cependant pas que royale puisqu’elle comprend pour une large part des financiers, ministres et hauts fonctionnaires qu’Alexandre Pradère a listés dans son ouvrage (Op. cit., p. 70), parmi eux citons : Pierre Crozat (1665-1740), Antoine Crozat (1655-1738), Pierre Thomé (1649-1710) l’un de ses plus grands clients et créanciers), Etienne Moulle (mort en 1702) grand collectionneur, Pierre Langlois (mort en 1719), le ministre Louvois (mort en 1693), Moyse-Augustin de Fontanieu (mort en 1725) intendant du Garde-Meuble royal après 1711, ou encore le cardinal de Rohan (1674-1749).
Son atelier repris par ses fils en 1715 continuera à livrer quelques pièces à la Couronne avant le malheureux incendie de l’été 1720 engloutissant alors le stock.

Un corpus restreint
Ce rare modèle de gaine en demi-cercle, en forme de carquois, est connu par quatre autres paires :
- La paire de gaines conservée au château de Chatsworth, Derbyshire, collection du duc de Devonshire est le pendant en contre-partie des gaines de l'ancienne collection Juan de Beistegui (vente Christie's, Paris, 10 septembre 2018, lot 60) ;
- La paire de gaines en contre-partie de l'ancienne collection du comte d'Essex, Cassiobury Park vendue à l'occasion de la vente du contenu de la propriété, Christie's, Londres, 12 mai 1893, lot 104. On retrouve d'ailleurs ces gaines sur une aquarelle du Green Drawing Room par William Henry Hunt, datée de 1823 ; puis ancienne collection d'Hubert de Saint-Senoch, pavillon de Bidaine (vente Sotheby's, Monaco, 4 décembre 1989, lot 219 puis vente Christie's, New York, 4 novembre 1992, lot 226) ;
- La paire de gaines en première partie de l'ancienne collection Lady Baillie (vente Sotheby's, 13 décembre 1974, lot 162) ;
- La paire de gaines en contre-partie de l'ancienne collection de la baronne Van Zuylen, avenue Foch, Paris. Amatrice du grand art d'André-Charles Boulle, la baronne compte également au sein de sa collection une rare table en huche (vente Christie's, Paris, 3-4 mai 2016, lot 173).

Plusieurs gaines en carquois sont mentionnées dans les ventes du XVIIIe siècle comme étant l'oeuvre d'André- Charles Boulle. Leurs descriptions indiquent bien deux modèles de tailles différentes ; le premier variant de 116 cm. à 129 cm. de hauteur - en fonction de la présence ou non du contre-socle de bois noirci qui les surélève - ; le second mesurant 100 cm.

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Belonging to a particularly limited corpus, this pair of pedestals is a marvellous illustration of the creative genius of André-Charles Boulle, the greatest cabinetmaker of the Grand Siècle.
André-Charles Boulle (1642-1732) took marquetry, combining tortoiseshell and metals, to a level of perfection never before achieved, and his name is now permanently associated with this technique. However, Boulle's influence was not limited to this technique; he devoted sixty-six years of his life to innovation and the search for new forms and techniques. Supports of all kinds were part of the cabinetmaker's field of research, which he developed into pedestals, torch stands, plinths and even cabinet bases.

André-Charles Boulle (1642-1732)
His father Johan Bolt (born 1610), born in the Holy Roman Empire, settled in Paris before 1637 as a compagnon menuisier en ébène. He later changed his name to Bould and then to Boulle. André-Charles was born on 10 November 1642, and his talent for drawing, engraving, chiselling and painting was soon recognised. He was awarded the title of master cabinetmaker before 1666.
To mention the works of Boulle is to mention furniture of the most beautiful forms and of the greatest richness... nothing to date has replaced this type of furniture... The magnificence he brings to curiosity cabinets, where he always occupies first place, is well known’. More than two hundred years later, the words used by the renowned art dealer Jean-Baptiste Lebrun (1748-1813) about André-Charles Boulle still ring true.
To retrace Boulle's career is to recall that, thanks to the royal privilege of ‘Ebéniste et marqueteur ordinaire du roi’, which he was granted by the Queen Marie-Thérèse on 20 May 1672 in conjunction with his accommodation in the Louvre galleries, he had the right to create both cabinetwork and bronzes in his workshop, despite the rules of the trade, right up to the end of his life.
Boulle's workshop was substantial, and although he was granted accommodation in the Louvre in May 1672, most of it was located on the Rive Gauche, only to be extended to two other houses between 1673 and 1676 on the rue de Reims. It was not until the following year that Boulle definitively set up his workshop in the Louvre on three floors of the main building - which today corresponds to the Victoire de Samothrace staircase - in addition to his accommodation in the Grande Galerie, which was further extended by two floors in 1679.
This double privilege enabled him to showcase his many talents, both in terms of techniques and the creation of new forms, such as the commode. To speak of Boulle's works is in a way to speak of living works; whether it is the bronzes with their chasing treatment or the marquetry paintings, these works are in a way animated by a breath of life that any amateur or neophyte can notice and admire.

His clientele
His clientele was prestigious and included the Bâtiments du roi, the Queen, the Grand Dauphin and the Duchess of Burgundy. However, it was not until 1700 that he delivered his first piece of furniture to the King, a cabinet for Marly - Louis XIV was already well surrounded by Cucci, Gole and Gaudron.
Boulle's first pieces of furniture for royal use were therefore initially for the Queen and the Grand Dauphin, for whom he created his masterpiece in 1683: a marquetry decoration for the parquet floors and panelling of his Versailles flat, for the sum of 100,000 livres.
Boulle's main activity between 1672 and 1714 consisted of supplying the Bâtiments du roi with marquetry parquet flooring, gilded bronzes and a rare twenty pieces of furniture. André-Charles Boulle's talent extended beyond France's borders, and he also supplied Philip V, King of Spain, and the Elector of Cologne.
André-Charles Boulle's clientele was not just royal, however, as it included many of the financiers, ministers and senior civil servants listed by Alexandre Pradère in his book (Op. cit., p. 70): Pierre Crozat (1665-1740), Antoine Crozat (1655-1738), Pierre Thomé (1649-1710) one of his greatest clients and creditors, Etienne Moulle (died 1702) a great collector, Pierre Langlois (died 1719), the minister Louvois (died 1693), Moyse-Augustin de Fontanieu (died 1725) intendant of the Garde-Meuble royal after 1711, and Cardinal de Rohan (1674-1749).
His workshop, taken over by his sons in 1715, continued to deliver a few pieces to the Crown before the unfortunate fire in the summer of 1720, which engulfed his stock.

A limited corpus
This rare model of semicircular quiver-shaped pedestal is known from four other pairs:
- The pair of pedestals preserved at Chatsworth Castle, Derbyshire, collection of the Duke of Devonshire is the contre-partie counterpart to the pedestals in the former Juan de Beistegui collection (Christie's sale, Paris, 10 September 2018, lot 60)
- The pair of gaines en contre-partie from the former collection of the Earl of Essex, Cassiobury Park sold at the sale of the contents of the estate, Christie's, London, 12 May 1893, lot 104. These pedestals can also be found in a watercolour of the Green Drawing Room by William Henry Hunt, dated 1823; then former collection of Hubert de Saint-Senoch, Pavillon de Bidaine (Sotheby's sale, Monaco, 4 December 1989, lot 219 then Christie's sale, New York, 4 November 1992, lot 226);
- The pair of gaines en première partie from the former Lady Baillie collection (Sotheby's sale, 13 December 1974, lot 162);
- The pair of contre-partie pedestals from the former collection of Baroness Van Zuylen, avenue Foch, Paris. A lover of the great art of André-Charles Boulle, the Baroness also had a rare table en huche in her collection. (Christie's sale, Paris, 3-4 May 2016, lot 173).
Several quiver-shaped pedestals are mentioned in 18th century sales as being the work of André-Charles Boulle. Their descriptions indicate two models of different sizes : the first varying in height from 45 in. to 50 in. - depending on the presence or absence of the blackened wooden counter-socle that raises them -; the second measuring 39 in.

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