拍品专文
À aucun moment de sa courte mais très prolifique carrière, Van Dyck n’a peint plus d’œuvres religieuses que dans les quelques années suivant son retour à Anvers d’Italie en 1627 et son départ pour Londres en 1632. Beaucoup de ces retables de grande envergure, commandés pour des églises, ont rendu accessible son art – perfectionné dans l’atelier anversois de Peter Paul Rubens et plus tard en contact direct avec l’art italien – pour la première fois à un large public dans sa Flandre natale (H. Vey dans Van Dyck. A Complete Catalogue of the Paintings, New Haven, Londres, 2004, nos III.1-III.53, ill.). Le présent dessin, redécouvert récemment, doit dater de cette période, et semble être une étude pour une telle peinture, bien qu’il ne puisse actuellement être relié à aucune composition connue de sa main. Le jeune homme agenouillé, regardant le ciel en extase, est reconnaissable comme un moine franciscain par sa robe et le nœud de la corde attachée autour de sa taille. Il semble être assis, probablement sur un rocher. Comme c’est souvent le cas avec de nombreuses études de Van Dyck pour des portraits, le dessin se concentre sur la pose et le drapé, tandis que le visage est esquissé dans un style à la fois minimal et hautement efficace.
Van Dyck prit l’habitude d’utiliser du papier bleu lorsqu’il était en Italie, et ce support fut choisi pour plusieurs de ses dessins de la soi-disant deuxième période anversoise, telle qu’une feuille conservée au British Museum de Londres, inv. 1875,0313.45 (fig. 1 ; voir H. Vey, Die Zeichnungen Anton van Dycks, Bruxelles, 1962, I, no 130, II, ill. ; et C. Brown, The Drawings of Anthony van Dyck, cat. exp., New York, The Pierpont Morgan Library, et Fort Worth, The Kimbell Art Museum, 1991, no 50, ill.). Dans ce dessin, une étude pour une Lamentation aujourd’hui perdue mais conservée autrefois au musée de Berlin (Vey, op. cit., 2004, no III.35, ill.), le corps sans vie du Christ est réalisé dans un style plus détaillé avec des traits vigoureux de pierre noire rehaussée de craie blanche, tandis que la tête de Saint Jean en haut à droite est faite de manière sommaire, comparable à celle du visage du présent dessin. Leur regard vers le haut se retrouve dans de nombreuses figures empreintes de pathos des œuvres religieuses de Van Dyck de cette période telles la Vierge dans la Vierge à l’Enfant du Fitzwilliam Museum de Cambridge (inv. PD.48-1976 ; voir Vey, op. cit., 2004, no III.11, ill.), ou dans la Crucifixion de l’église Saint-Michel de Gand (ibid., no III.24, ill.) ; à la fois pour la Vierge et Saint François dans une autre Crucifixion à l’église Notre-Dame de Termonde (no III.26, ill.) ; le Christ dans L’Érection de la Croix à l’église Notre-Dame de Courtrai (no III.21, ill.) ; ou encore Saint Jean l’Évangéliste dans une Crucifixion conservée au Palais des Beaux-Arts de Lille (inv. P.89), initialement dans l’église des Récollets de la même ville (no III.25, ill.). Toutes ces œuvres datent de la fin des années 1620.
Plus de trois cents dessins de Van Dyck, dont la carrière a été brusquement interrompue par sa mort précoce en 1641, ont survécu, mais peu de première importance subsistent en mains privées et sont mis en vente sur le marché. À l’exception d’une étude dont l’état est compromis pour un Christ portant la Croix (récemment vendue chez Christie’s, Paris, le 16 octobre 2016, lot 115) et surtout d’un portrait dessiné du graveur Willem Hondius, présenté chez Christie’s, New York le 1er février 2024 (lot 83), un dessin de Van Dyck d’une importance et d’une taille similaires à celles de la présente feuille n’avait pas été proposé aux enchères depuis plusieurs décennies. Deux compositions religieuses de dimensions plus réduites furent vendues récemment : une esquisse à la plume du Repos lors de la fuite en Égypte (Christie’s, 5 décembre 2019, lot 14), et une autre feuille représentant également la Sainte Famille (Christie’s, Londres, 5 juillet 2017, lot 56).
Nous remercions Christopher Brown et Martin Royalton-Kisch d’avoir confirmé l’attribution à Van Dyck, ce dernier sur la base d’une photographie numérique.
Fig. 1 Anthony van Dyck, Lamentation du Christ. British Museum, Londres.
Van Dyck prit l’habitude d’utiliser du papier bleu lorsqu’il était en Italie, et ce support fut choisi pour plusieurs de ses dessins de la soi-disant deuxième période anversoise, telle qu’une feuille conservée au British Museum de Londres, inv. 1875,0313.45 (fig. 1 ; voir H. Vey, Die Zeichnungen Anton van Dycks, Bruxelles, 1962, I, no 130, II, ill. ; et C. Brown, The Drawings of Anthony van Dyck, cat. exp., New York, The Pierpont Morgan Library, et Fort Worth, The Kimbell Art Museum, 1991, no 50, ill.). Dans ce dessin, une étude pour une Lamentation aujourd’hui perdue mais conservée autrefois au musée de Berlin (Vey, op. cit., 2004, no III.35, ill.), le corps sans vie du Christ est réalisé dans un style plus détaillé avec des traits vigoureux de pierre noire rehaussée de craie blanche, tandis que la tête de Saint Jean en haut à droite est faite de manière sommaire, comparable à celle du visage du présent dessin. Leur regard vers le haut se retrouve dans de nombreuses figures empreintes de pathos des œuvres religieuses de Van Dyck de cette période telles la Vierge dans la Vierge à l’Enfant du Fitzwilliam Museum de Cambridge (inv. PD.48-1976 ; voir Vey, op. cit., 2004, no III.11, ill.), ou dans la Crucifixion de l’église Saint-Michel de Gand (ibid., no III.24, ill.) ; à la fois pour la Vierge et Saint François dans une autre Crucifixion à l’église Notre-Dame de Termonde (no III.26, ill.) ; le Christ dans L’Érection de la Croix à l’église Notre-Dame de Courtrai (no III.21, ill.) ; ou encore Saint Jean l’Évangéliste dans une Crucifixion conservée au Palais des Beaux-Arts de Lille (inv. P.89), initialement dans l’église des Récollets de la même ville (no III.25, ill.). Toutes ces œuvres datent de la fin des années 1620.
Plus de trois cents dessins de Van Dyck, dont la carrière a été brusquement interrompue par sa mort précoce en 1641, ont survécu, mais peu de première importance subsistent en mains privées et sont mis en vente sur le marché. À l’exception d’une étude dont l’état est compromis pour un Christ portant la Croix (récemment vendue chez Christie’s, Paris, le 16 octobre 2016, lot 115) et surtout d’un portrait dessiné du graveur Willem Hondius, présenté chez Christie’s, New York le 1er février 2024 (lot 83), un dessin de Van Dyck d’une importance et d’une taille similaires à celles de la présente feuille n’avait pas été proposé aux enchères depuis plusieurs décennies. Deux compositions religieuses de dimensions plus réduites furent vendues récemment : une esquisse à la plume du Repos lors de la fuite en Égypte (Christie’s, 5 décembre 2019, lot 14), et une autre feuille représentant également la Sainte Famille (Christie’s, Londres, 5 juillet 2017, lot 56).
Nous remercions Christopher Brown et Martin Royalton-Kisch d’avoir confirmé l’attribution à Van Dyck, ce dernier sur la base d’une photographie numérique.
Fig. 1 Anthony van Dyck, Lamentation du Christ. British Museum, Londres.