拍品专文
Redécouverte notable, ces trois feuilles inédites de Martin Fréminet, artiste de la seconde école de Fontainebleau au côté d’Ambroise Dubois (1543-1614) et Toussaint Dubreuil (c. 1561-1602), sont préparatoires à l’ambitieux décor de la Chapelle de la Trinité du Château de Fontainebleau. Martin Fréminet arrive en France en 1602 au décès de Toussaint Dubreuil pour lui succéder : il est nommé peintre et valet de chambre du roi Henri IV. Lorsque Fréminet s’empare du projet décoratif de la chapelle, l’aménagement en place date d’environ un demi-siècle. Le roi Henri IV décide d’établir une voûte dont les travaux commencèrent en 1608 (fig. 1 ; D. Cordellier, ‘Le décor religieux. La chapelle de la Trinité’, in Henri IV à Fontainebleau. Un temps de Splendeur, cat. exp., Château de Fontainebleau, 2010-2011, p. 132). A la mort de Martin Fréminet en 1619, la voûte est terminée et le reste du décor, notamment les murs, ne sera achevé qu’en 1633, date de la consécration du maître autel réalisé par l’artiste florentin Francesco Bordoni (1580-1654).
Un programme iconographique ambitieux
La partie centrale de la voûte représente le Christ triomphant au jour du jugement dernier entouré des sept intelligences et de la Justice. Six vertus habillent les retombées du berceau de la voûte tandis que les rois d’Israël et de Juda peuplent le plafond aux côtés des patriarches et des prophètes tous représentés nus, couchés et peints en camaïeu. Le premier dessin de l’ensemble (lot 37) prépare l’une de ses figures en grisaille au côté de la Foi décrite dans les sources comme ‘une femme qui sera revestue de blanc tenant la croix d’une main et de l’autre un calice, avec l’hostie par-dessus’ (Londres, British Museum, Harleiam, 4543). Dans le dessin préparatoire, la figure allégorique insérée dans l’ovale est représentée non pas avec trois attributs mais deux : le calice et l’hostie.
Le second dessin (lot 38), tout en hauteur, représente l’un des rois bibliques situé aux quatre angles de cette partie centrale dans un médaillon polylobé surmonté d’un mascaron à décor de tête de femme. Dans chacun de ces deux dessins, les scènes historiées sont encadrées de frises décoratives aux motifs de rinceaux et de formes géométriques parsemés des chiffres royaux enlacés de Marie de Médicis et Henri IV.
Dans la troisième feuille de cet ensemble (lot 39), rehaussé d’or et de blanc, Fréminet se concentre sur l’un des décors ornementaux qui encadrent les scènes historiées, ici, probablement pour une peinture des entre-fenêtres des façades latérales du décor, côté jardin. Elle témoigne d’un décor disparu, remanié sous le règne de Louis XVI.
Les projets dessinées de Fréminet pour la chapelle de la Trinité
Le corpus graphique de Fréminet est assez restreint. Pour le projet de la Chapelle, deux projets du maître-autel, finalement réalisé par le sculpteur Barthélémy Bordoni, sont aujourd’hui référencés : l’un conservé au musée du Louvre (inv. FR 2361bis ; op. cit., 2020-2011, n° 85) de facture très similaire aux deux présentes études de plafond au lavis brun (lots 37 et 38) et l’autre, moins abouti au Hessisches Landdesmuseum de Darmstadt (inv. HZ 1743).
Le Metropolitan Museum of Art conserve également une large étude à la plume d’un Roi de Juda et d’Israël, préparatoire à l’une des figures latérales de la voûte (inv. 2011.319). Selon Dominique Cordellier, il s’agit plutôt d’une ‘mise au net d’un idée antérieure, peut-être reportée ici par transfer’ (op. cit., 2010-2011, n° 84) dont le style diffère du présent ensemble. Une étude pour un autre roi de cet ensemble est au musée des beaux-arts de Dijon (inv. Th. Sup. D. 36).
Les trois présents projets, réalisés en amont du commencement des travaux ont été probablement réalisés entre 1603 et 1608. Rare témoignage du travail de conception d’un important décor religieux à Fontainebleau sous Henri IV, ces trois dessins récemment redécouverts témoignent également de la finesse du style graphite d’un des acteurs principaux de la seconde école de Fontainebleau et pour lequel Félibien écrira : ‘la partie dans laquelle il excelloit étoit celle du dessin’ (Félibien, Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, Amsterdam, 1706, III, p. 208.
Nous remercions Maxime Georges Métraux pour son aide apportée à la rédaction de cette notice. Les trois dessins, identifiés par Bénédicte Gady, seront inclus par Antonin Liatard dans son ouvrage sur l’artiste en préparation.
Fig. 1 ; M. Fréminet, Plafond de la Chapelle de Trinité, Château de Fontainebleau.
Un programme iconographique ambitieux
La partie centrale de la voûte représente le Christ triomphant au jour du jugement dernier entouré des sept intelligences et de la Justice. Six vertus habillent les retombées du berceau de la voûte tandis que les rois d’Israël et de Juda peuplent le plafond aux côtés des patriarches et des prophètes tous représentés nus, couchés et peints en camaïeu. Le premier dessin de l’ensemble (lot 37) prépare l’une de ses figures en grisaille au côté de la Foi décrite dans les sources comme ‘une femme qui sera revestue de blanc tenant la croix d’une main et de l’autre un calice, avec l’hostie par-dessus’ (Londres, British Museum, Harleiam, 4543). Dans le dessin préparatoire, la figure allégorique insérée dans l’ovale est représentée non pas avec trois attributs mais deux : le calice et l’hostie.
Le second dessin (lot 38), tout en hauteur, représente l’un des rois bibliques situé aux quatre angles de cette partie centrale dans un médaillon polylobé surmonté d’un mascaron à décor de tête de femme. Dans chacun de ces deux dessins, les scènes historiées sont encadrées de frises décoratives aux motifs de rinceaux et de formes géométriques parsemés des chiffres royaux enlacés de Marie de Médicis et Henri IV.
Dans la troisième feuille de cet ensemble (lot 39), rehaussé d’or et de blanc, Fréminet se concentre sur l’un des décors ornementaux qui encadrent les scènes historiées, ici, probablement pour une peinture des entre-fenêtres des façades latérales du décor, côté jardin. Elle témoigne d’un décor disparu, remanié sous le règne de Louis XVI.
Les projets dessinées de Fréminet pour la chapelle de la Trinité
Le corpus graphique de Fréminet est assez restreint. Pour le projet de la Chapelle, deux projets du maître-autel, finalement réalisé par le sculpteur Barthélémy Bordoni, sont aujourd’hui référencés : l’un conservé au musée du Louvre (inv. FR 2361bis ; op. cit., 2020-2011, n° 85) de facture très similaire aux deux présentes études de plafond au lavis brun (lots 37 et 38) et l’autre, moins abouti au Hessisches Landdesmuseum de Darmstadt (inv. HZ 1743).
Le Metropolitan Museum of Art conserve également une large étude à la plume d’un Roi de Juda et d’Israël, préparatoire à l’une des figures latérales de la voûte (inv. 2011.319). Selon Dominique Cordellier, il s’agit plutôt d’une ‘mise au net d’un idée antérieure, peut-être reportée ici par transfer’ (op. cit., 2010-2011, n° 84) dont le style diffère du présent ensemble. Une étude pour un autre roi de cet ensemble est au musée des beaux-arts de Dijon (inv. Th. Sup. D. 36).
Les trois présents projets, réalisés en amont du commencement des travaux ont été probablement réalisés entre 1603 et 1608. Rare témoignage du travail de conception d’un important décor religieux à Fontainebleau sous Henri IV, ces trois dessins récemment redécouverts témoignent également de la finesse du style graphite d’un des acteurs principaux de la seconde école de Fontainebleau et pour lequel Félibien écrira : ‘la partie dans laquelle il excelloit étoit celle du dessin’ (Félibien, Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, Amsterdam, 1706, III, p. 208.
Nous remercions Maxime Georges Métraux pour son aide apportée à la rédaction de cette notice. Les trois dessins, identifiés par Bénédicte Gady, seront inclus par Antonin Liatard dans son ouvrage sur l’artiste en préparation.
Fig. 1 ; M. Fréminet, Plafond de la Chapelle de Trinité, Château de Fontainebleau.