拍品专文
L'authenticité de cette oeuvre a été confirmée par la Fondation Zao Wou-Ki.
Cette oeuvre est accompagnée d’un certificat d’authenticite émis par la Fondation Zao Wou-Ki et signé par Madame Francoise Marquet.
Lorsque Zao Wou-Ki arrive à Paris en avril 1948, il a 28 ans et, grisé par le nouveau paysage de signes qui s’offre à lui, visite avidement les musées parisiens. Il y approfondit sa connaissance des formes de l’art moderne occidental qu’il avait entamée à l’Ecole des Beaux-Arts d’Hangzhou où il fut successivement élève puis professeur avant son départ pour la France. Installé dans un atelier rue du Moulin Vert dans le quartier de Montparnasse, le jeune artiste se consacre principalement à ces découvertes formelles, à l’apprentissage de la langue française et à ses cours de dessins à la Grande Chaumière.
La collection d’œuvres que Christie’s Paris a l’honneur de présenter témoigne de ce laboratoire d’idées et de formes qui se met en place dans la palette de l’artiste entre 1948 et 1950. Malgré son rejet de « tout ce qui était chinois » (Zao Wou-Ki et Françoise Marquet, Autoportrait, Fayard, Paris, 1988 p. 41), la ligne assurée que l’on retrouve dans le contour du nu féminin dessiné à la sanguine est un héritage de la calligraphie, que Wou-Ki maitrise par tradition. À la Grande Chaumière, c’est Emile Othon Friesz qui lui corrige ses dessins et déjà, une synthèse de la forme s’opère, laissant libre champ à la ligne expressive. L’assurance et la souplesse de la main se retrouvent dans les symboles emblématiques qui jalonnent ces compositions ; quelques traits suffisent à figurer un paysage lunaire où se découpent deux cerfs sur le pan d’une colline, éclairée d’un fragile croissant de lune (Sans Titre, Paysage de Lune, 1949). Les couleurs pastel s’entremêlent grâce à la richesse des lavis qui permettent à l’artiste de composer une forêt de signes dans Sans Titre, forêt, peint en 1949-1950. Henri Michaux qui découvre Zao Wou-Ki par ses lithographies est immédiatement marqué par la particularité de ce langage pictural. Il écrit en 1949 une Lecture à partir de huit gravures de Zao Wou-Ki, dont l’une des planches est inspirée de Sans Titre, Oiseau peint un an avant en 1948. Il décrira quelques années plus tard en 1952 la vitalité qu’il avait deviné dans les paysages de Wou-Ki : « (…) et tout à coup, avec le même air de fête qui anime campagnes et villages chinois, le tableau apparait, frémissant joyeusement et un peu drôle dans un verger de signes » (Henri Michaux, 1952, extrait de la préface du catalogue des expositions de Zao Wou-Ki à Londres, Hanover gallery et New York, Cadby-Birch gallery, cité dans la monographie consacrée à Zao Wou-Ki par Jean Leymarie, publiée en 1986 p. 20). Cette atmosphère se retrouve dans Sans Titre, paysage nocturne peint en 1945 alors que Zao est encore en Chine où l’on surprend la rencontre nocturne de deux fumeurs d’opium, au centre d’un sommaire hameau éclairé par les pâles rayons d’une lune invisible. Cet ensemble révèle toute la force contenue dans l’œuvre de Zao Wou-Ki qui, quelques années plus tard, se libérera des derniers éléments figuratifs pour entrer définitivement dans l’abstraction.
Cette oeuvre est accompagnée d’un certificat d’authenticite émis par la Fondation Zao Wou-Ki et signé par Madame Francoise Marquet.
Lorsque Zao Wou-Ki arrive à Paris en avril 1948, il a 28 ans et, grisé par le nouveau paysage de signes qui s’offre à lui, visite avidement les musées parisiens. Il y approfondit sa connaissance des formes de l’art moderne occidental qu’il avait entamée à l’Ecole des Beaux-Arts d’Hangzhou où il fut successivement élève puis professeur avant son départ pour la France. Installé dans un atelier rue du Moulin Vert dans le quartier de Montparnasse, le jeune artiste se consacre principalement à ces découvertes formelles, à l’apprentissage de la langue française et à ses cours de dessins à la Grande Chaumière.
La collection d’œuvres que Christie’s Paris a l’honneur de présenter témoigne de ce laboratoire d’idées et de formes qui se met en place dans la palette de l’artiste entre 1948 et 1950. Malgré son rejet de « tout ce qui était chinois » (Zao Wou-Ki et Françoise Marquet, Autoportrait, Fayard, Paris, 1988 p. 41), la ligne assurée que l’on retrouve dans le contour du nu féminin dessiné à la sanguine est un héritage de la calligraphie, que Wou-Ki maitrise par tradition. À la Grande Chaumière, c’est Emile Othon Friesz qui lui corrige ses dessins et déjà, une synthèse de la forme s’opère, laissant libre champ à la ligne expressive. L’assurance et la souplesse de la main se retrouvent dans les symboles emblématiques qui jalonnent ces compositions ; quelques traits suffisent à figurer un paysage lunaire où se découpent deux cerfs sur le pan d’une colline, éclairée d’un fragile croissant de lune (Sans Titre, Paysage de Lune, 1949). Les couleurs pastel s’entremêlent grâce à la richesse des lavis qui permettent à l’artiste de composer une forêt de signes dans Sans Titre, forêt, peint en 1949-1950. Henri Michaux qui découvre Zao Wou-Ki par ses lithographies est immédiatement marqué par la particularité de ce langage pictural. Il écrit en 1949 une Lecture à partir de huit gravures de Zao Wou-Ki, dont l’une des planches est inspirée de Sans Titre, Oiseau peint un an avant en 1948. Il décrira quelques années plus tard en 1952 la vitalité qu’il avait deviné dans les paysages de Wou-Ki : « (…) et tout à coup, avec le même air de fête qui anime campagnes et villages chinois, le tableau apparait, frémissant joyeusement et un peu drôle dans un verger de signes » (Henri Michaux, 1952, extrait de la préface du catalogue des expositions de Zao Wou-Ki à Londres, Hanover gallery et New York, Cadby-Birch gallery, cité dans la monographie consacrée à Zao Wou-Ki par Jean Leymarie, publiée en 1986 p. 20). Cette atmosphère se retrouve dans Sans Titre, paysage nocturne peint en 1945 alors que Zao est encore en Chine où l’on surprend la rencontre nocturne de deux fumeurs d’opium, au centre d’un sommaire hameau éclairé par les pâles rayons d’une lune invisible. Cet ensemble révèle toute la force contenue dans l’œuvre de Zao Wou-Ki qui, quelques années plus tard, se libérera des derniers éléments figuratifs pour entrer définitivement dans l’abstraction.