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拍品专文
Cette oeuvre est inscrite au Catalogue Raisonné de l'oeuvre peint de Jean Hélion sous le No. 1252.
Un certificat d'authenticité de Madame Jacqueline Hélion sera remis à l'acquéreur.
Explorant les possibilités offertes par la peinture abstraite depuis 1929, Jean Hélion, durant les dix années suivantes, n'a de cesse d'interroger sa propre création dans une évolution esthétique constamment renouvelée. Il participe en effet à plusieurs mouvements artistiques essentiels de l'avant-garde, notamment Art Concret puis Abstraction-Création où il rejoint entre autres Arp, Calder, Delaunay, Gabo, Gleizes, Herbin, Kupka, Mondrian, Pevsner ou encore Vantongerloo. Cependant, sa peinture ne parvient pas à s'inscrire dans une abstraction dite "orthodoxe" et il renoncera à ce groupe au moment même où il s'installe avec sa femme aux Etats-Unis, en 1934. C'est durant cette période américaine qu'il réalise Composition grise, oeuvre emblématique de sa réflexion sur les rapports entre les formes et la composition du tableau. La série des 'Equilibres' de 1933 amorce cette transformation de sa peinture avec le recours à des formes massives et oblongues structurées dans un espace plat où le centre de la composition est l'enjeu. La peinture de Hélion procède d'un cheminement créatif qu'il expose ainsi: "Je compose les données brutes de mon instinct, admises comme des énergies, avec des structures plus purement intellectuelles, et avec des couleurs amoureusement découvertes sur ma palette." (J. Hélion, Carnets, [30 ou 31 mars] 1937, p. 62 in Paris, Centre Georges Pompidou, Jean Hélion, décembre 2004-mars 2005, p. 85).
A partir de 1934, une transformation essentielle s'opère sur la toile avec la mise en volume de formes qui repose sur la modulation chromatique des structures peintes. Composition grise est, à ce titre, particulièrement représentative de cette organisation de la toile autour de figures, plus ou moins cylindriques ou ovoïdes, qu'il met en valeur par des effets de lumières, jouant sur les dégradés de gris pour créer les rondeurs du sujet. Cependant, Hélion prend le parti de renforcer cet effet de volume par la juxtaposition de plages de couleurs totalement planes. Cette rupture visuelle entre des volumes dans les tonalités de gris et des formes géométriques colorées rappelle certaines compositions de Fernand Léger qui détachait ainsi ses personnages d'un fond abstrait coloré, à l'image de La femme couchée de 1920.
Hélion donne donc à sa composition abstraite une intensité caractéristique qui se trouve dans toute sa série des 'Figures' réalisées entre 1935 et 1936. Par ailleurs, l'équilibre de la composition est un enjeu primordial pour Hélion qui, à l'instar de Composition grise, choisit de centrer la composition afin de lui donner une présence au sein de la toile, l'emploi du terme 'Figure' pour désigner ses compositions révélant son désir de dépasser la simple représentation de formes abstraites. Comme le remarque Philippe Dagen, la composition reprend ainsi certains codes esthétiques du portrait à travers un sujet abstrait. Ce traitement spécifique du sujet abstrait est d'ailleurs expliqué par Hélion à son ami Raymond Queneau: "Les tableaux que je fais depuis deux ans sont des organismes en transformation vers la vie, apparences comprises. J'espère y arriver de mon vivant." (J. Hélion, Lettres d'Amérique, Correspondances avec Raymond Queneau, 1934-1967, 23 et 24 novembre 1937, p. 87 in P. Dagen, Hélion, Paris, 2004, pp. 130-131).
"Je dessine avec ma connaissance, je colore avec passion, je compare avec le songe..."
Jean Hélion
Un certificat d'authenticité de Madame Jacqueline Hélion sera remis à l'acquéreur.
Explorant les possibilités offertes par la peinture abstraite depuis 1929, Jean Hélion, durant les dix années suivantes, n'a de cesse d'interroger sa propre création dans une évolution esthétique constamment renouvelée. Il participe en effet à plusieurs mouvements artistiques essentiels de l'avant-garde, notamment Art Concret puis Abstraction-Création où il rejoint entre autres Arp, Calder, Delaunay, Gabo, Gleizes, Herbin, Kupka, Mondrian, Pevsner ou encore Vantongerloo. Cependant, sa peinture ne parvient pas à s'inscrire dans une abstraction dite "orthodoxe" et il renoncera à ce groupe au moment même où il s'installe avec sa femme aux Etats-Unis, en 1934. C'est durant cette période américaine qu'il réalise Composition grise, oeuvre emblématique de sa réflexion sur les rapports entre les formes et la composition du tableau. La série des 'Equilibres' de 1933 amorce cette transformation de sa peinture avec le recours à des formes massives et oblongues structurées dans un espace plat où le centre de la composition est l'enjeu. La peinture de Hélion procède d'un cheminement créatif qu'il expose ainsi: "Je compose les données brutes de mon instinct, admises comme des énergies, avec des structures plus purement intellectuelles, et avec des couleurs amoureusement découvertes sur ma palette." (J. Hélion, Carnets, [30 ou 31 mars] 1937, p. 62 in Paris, Centre Georges Pompidou, Jean Hélion, décembre 2004-mars 2005, p. 85).
A partir de 1934, une transformation essentielle s'opère sur la toile avec la mise en volume de formes qui repose sur la modulation chromatique des structures peintes. Composition grise est, à ce titre, particulièrement représentative de cette organisation de la toile autour de figures, plus ou moins cylindriques ou ovoïdes, qu'il met en valeur par des effets de lumières, jouant sur les dégradés de gris pour créer les rondeurs du sujet. Cependant, Hélion prend le parti de renforcer cet effet de volume par la juxtaposition de plages de couleurs totalement planes. Cette rupture visuelle entre des volumes dans les tonalités de gris et des formes géométriques colorées rappelle certaines compositions de Fernand Léger qui détachait ainsi ses personnages d'un fond abstrait coloré, à l'image de La femme couchée de 1920.
Hélion donne donc à sa composition abstraite une intensité caractéristique qui se trouve dans toute sa série des 'Figures' réalisées entre 1935 et 1936. Par ailleurs, l'équilibre de la composition est un enjeu primordial pour Hélion qui, à l'instar de Composition grise, choisit de centrer la composition afin de lui donner une présence au sein de la toile, l'emploi du terme 'Figure' pour désigner ses compositions révélant son désir de dépasser la simple représentation de formes abstraites. Comme le remarque Philippe Dagen, la composition reprend ainsi certains codes esthétiques du portrait à travers un sujet abstrait. Ce traitement spécifique du sujet abstrait est d'ailleurs expliqué par Hélion à son ami Raymond Queneau: "Les tableaux que je fais depuis deux ans sont des organismes en transformation vers la vie, apparences comprises. J'espère y arriver de mon vivant." (J. Hélion, Lettres d'Amérique, Correspondances avec Raymond Queneau, 1934-1967, 23 et 24 novembre 1937, p. 87 in P. Dagen, Hélion, Paris, 2004, pp. 130-131).
"Je dessine avec ma connaissance, je colore avec passion, je compare avec le songe..."
Jean Hélion