拍品专文
Ce groupe réunissant huit lots offre une rare occasion de contempler des créations d’Arte Povera. Celles-ci proviennent toutes de la même collection privée dans laquelle elles ont été conservées depuis une quarantaine d’années. Il s’agit d’œuvres réalisées par Giovanni Anselmo, Luciano Fabro, Mario Merz, Giulio Paolini, Giuseppe Penone, Vettor Pisani et Emilio Prini, autant d’artistes emblématiques de l’une des périodes les plus florissantes de l’Arte Povera, la décennie 70 (1969-1979).
Le soin apporté à l’illustration du thème choisi pour chaque artiste, le raffinement de la composition et la fraîcheur absolue de l’état de conservation s’avèrent particulièrement remarquables dans cette sélection, tout comme l’échelle « domestique » de ces œuvres signées par des artistes qui s’étaient jusqu’alors souvent exprimés par le biais d’installations.
Par ailleurs, l’aspect conceptuel et le caractère expérimental constituent une sorte de fil rouge reliant ces créations, alors que certains artistes du groupe sont souvent plus enclins à choisir des solutions formelles figuratives.
Tel est le cas de Paolini et Fabro et de leur présentation explicite d’œuvres se rapportant au passé ; mais c’est aussi celui d’Anselmo et de son « immersion » dans le monde imaginaire de l’artiste ; tout comme Merz et sa référence à la série d’or de Fibonacci. Penone quant à lui convoque l’univers du feu qui brûle la mèche et consume la cire, et, par extension, la question du temps. Zorio, lui, tire des leçons de l’alchimie et de la métaphysique, tandis que Pisani s’inspire des monuments anciens de Rome pour réaliser une composition photographique surprenante. Célèbre pour ses actions éphémères, Prini reprend un autoportrait de Francisco de Goya qui traduit sa propre vision artistique énigmatique. À la fois révolutionnaires et perturbatrices, ces œuvres s’inscrivent dans la tradition de ces artistes talentueux et novateurs, ayant toujours cherché à tisser un lien entre les époques, tout en évitant de s’imposer comme de simples iconoclastes du passé. Ces plasticiens ont mis en avant des formes de continuité nous permettant d’observer le monde moderne sous un jour nouveau.
The present group of eight lots offers a rare occasion to acquire Arte Povera works, all coming from the same private collection where they have been housed for about forty years. These are works by Giovanni Anselmo, Luciano Fabro, Mario Merz, Giulio Paolini, Giuseppe Penone, Vettor Pisani, and Emilio Prini that represent a perfect encapsulation and a historical cross-section of one of the most flourishing periods of Arte Povera, covering a time-span from 1969 to 1979.
The care in choosing the iconography of the themes selected for each artist, the compositional refinement, and the absolute freshness of the state of preservation are all impressive within this selection—but so too are other elements, such as the perfectly ‘domestic’ scale of works by artists who often expressed themselves by means of installation. Also striking are the deep conceptual aspects and experimental attitude which we find in each work: a kind of fil rouge among the group, even those more inclined to figurative formal solutions.
This is the case of Paolini and Fabro and their explicit citation of works from the past; so too in Anselmo with his perspective ‘immersion’ in the artist’s imaginative world; so with Merz and his reference to Fibonacci’s golden series, and with Penone and his experimental reference to the ancestral world of fire consuming wax, fuse and time. Zorio takes lessons from alchemy and metaphysics. Pisani finds a surprising photographic composition in the ancient monuments of Rome. Prini, known for his ephemeral actions, reprises a self-portrait by Francisco de Goya in a way that conveys his own enigmatic artistic outlook. Each of these works—apparently so revolutionary and disruptive—constitutes a clear reference to tradition made by these talented and innovative artists, who always sought a connection, avoiding imposing themselves merely as iconoclasts of the past. On the contrary, they found forms of continuity that allow us to see the modern world anew.
Le soin apporté à l’illustration du thème choisi pour chaque artiste, le raffinement de la composition et la fraîcheur absolue de l’état de conservation s’avèrent particulièrement remarquables dans cette sélection, tout comme l’échelle « domestique » de ces œuvres signées par des artistes qui s’étaient jusqu’alors souvent exprimés par le biais d’installations.
Par ailleurs, l’aspect conceptuel et le caractère expérimental constituent une sorte de fil rouge reliant ces créations, alors que certains artistes du groupe sont souvent plus enclins à choisir des solutions formelles figuratives.
Tel est le cas de Paolini et Fabro et de leur présentation explicite d’œuvres se rapportant au passé ; mais c’est aussi celui d’Anselmo et de son « immersion » dans le monde imaginaire de l’artiste ; tout comme Merz et sa référence à la série d’or de Fibonacci. Penone quant à lui convoque l’univers du feu qui brûle la mèche et consume la cire, et, par extension, la question du temps. Zorio, lui, tire des leçons de l’alchimie et de la métaphysique, tandis que Pisani s’inspire des monuments anciens de Rome pour réaliser une composition photographique surprenante. Célèbre pour ses actions éphémères, Prini reprend un autoportrait de Francisco de Goya qui traduit sa propre vision artistique énigmatique. À la fois révolutionnaires et perturbatrices, ces œuvres s’inscrivent dans la tradition de ces artistes talentueux et novateurs, ayant toujours cherché à tisser un lien entre les époques, tout en évitant de s’imposer comme de simples iconoclastes du passé. Ces plasticiens ont mis en avant des formes de continuité nous permettant d’observer le monde moderne sous un jour nouveau.
The present group of eight lots offers a rare occasion to acquire Arte Povera works, all coming from the same private collection where they have been housed for about forty years. These are works by Giovanni Anselmo, Luciano Fabro, Mario Merz, Giulio Paolini, Giuseppe Penone, Vettor Pisani, and Emilio Prini that represent a perfect encapsulation and a historical cross-section of one of the most flourishing periods of Arte Povera, covering a time-span from 1969 to 1979.
The care in choosing the iconography of the themes selected for each artist, the compositional refinement, and the absolute freshness of the state of preservation are all impressive within this selection—but so too are other elements, such as the perfectly ‘domestic’ scale of works by artists who often expressed themselves by means of installation. Also striking are the deep conceptual aspects and experimental attitude which we find in each work: a kind of fil rouge among the group, even those more inclined to figurative formal solutions.
This is the case of Paolini and Fabro and their explicit citation of works from the past; so too in Anselmo with his perspective ‘immersion’ in the artist’s imaginative world; so with Merz and his reference to Fibonacci’s golden series, and with Penone and his experimental reference to the ancestral world of fire consuming wax, fuse and time. Zorio takes lessons from alchemy and metaphysics. Pisani finds a surprising photographic composition in the ancient monuments of Rome. Prini, known for his ephemeral actions, reprises a self-portrait by Francisco de Goya in a way that conveys his own enigmatic artistic outlook. Each of these works—apparently so revolutionary and disruptive—constitutes a clear reference to tradition made by these talented and innovative artists, who always sought a connection, avoiding imposing themselves merely as iconoclasts of the past. On the contrary, they found forms of continuity that allow us to see the modern world anew.