拍品专文
« Ces peintures présentent des réseaux de tracés erratiques ayant pouvoir de susciter de conjecturales figurations. » - Jean Dubuffet
La Prestation de serment (1965) de Jean Dubuffet est un exemple impressionnant de la série emblématique de l'Hourloupe. Ce cycle distinctif sera le plus durable de la carrière de Dubuffet, retraçant une période de douze ans entre 1962 et 1974. Dans ces œuvres, la ligne serpente librement à travers le plan de l'image, créant un réseau de cellules qui se croisent et que l'artiste laisse vierges ou remplit de blocs de couleur ou de rayures dans la 'palette tricolore' emblématique de la série. Apparaissant dans les dessins, les peintures, les sculptures et même les environnements publics à grande échelle, la genèse de cet idiome expansif est de nature automatiste : les gribouillis distraits que Dubuffet créait au stylo à bille tout en parlant au téléphone. Exécutée à l'huile sur toile, l'œuvre présente révèle une convergence amorphe et hypnotique de lignes et de couleurs qui se répandent sur un fond noir dense, comme un liquide renversé qui se reconvertit grâce à un processus mystique de cohésion.
Dans les années d'après-guerre, Dubuffet se déplace fréquemment entre le centre urbain de Paris et les jardins sauvages, abandonnés et les routes de campagne de la campagne française, et son œuvre a été façonnée de manière palpable par ces environnements. Après une période de six ans passée dans le paysage rural des environs de Vence, au cours de laquelle Dubuffet a réalisé ses premières texturologies basées sur la matière, l'artiste est retourné à Paris en 1961. Ce retour marque le début d'une nouvelle phase radicale dans la pratique de Dubuffet, une réponse au dynamisme et à la vitalité du Paris des années 1960. C'est une ville complètement transformée par rapport à la capitale déchirée par la guerre qu'il avait quittée cinq ans plus tôt, et son énergie imprègne les toiles de Dubuffet de l'époque. Les premières œuvres réalisées à son retour, la célèbre série du Cirque de Paris, capturent les réseaux grouillants de rues, de devantures de magasins, de voitures et de personnes de la ville dans un technicolor radieux. En adoptant un style de composition frontal et saisissant, Dubuffet a réimaginé les véritables contours de la ville comme une fantasmagorie ludique, cellulaire et autonome.
Commencé au printemps 1962, l'Hourloupe émerge de la série du Cirque de Paris et marque un tournant encore plus évident de l'investigation de l'espace matériel vers l'espace immatériel. En fait, Dubuffet a suggéré qu'avec l'Hourloupe « le thème de la rue parisienne est complètement éliminé » (J. Dubuffet, « Twenty Third Period of My Works », in Jean Dubuffet : 1962-1966, exh. cat. Solomon R. Guggenheim Museum, New York 1966, p. 23). Se détournant des contours concrets de Paris, ce nouvel idiome capture un paysage entièrement mental et sans attaches. Pourtant, un écho de la ville est encore perceptible, comme s'il était réfracté à travers un microscope pour révéler sa structure sinueuse et moléculaire. Ainsi, l'espace de la ville devient un catalyseur pour des recherches picturales abstraites sur la place de l'homme dans le monde naturel.
La présente œuvre suggère une extension spatiale sans fin, qui rappelle la façon dont les villes s'insinuent de plus en plus dans le paysage environnant par le biais du flux des personnes et de leur environnement bâti. La ligne quasi-automatiste de Dubuffet évoque l'icône de l'errance parisienne encapsulée dans la figure du flâneur, transposée dans un ordre mondial alternatif. Dubuffet a décrit les peintures de l'Hourloupe comme émergeant d'une « ligne méandreuse, ininterrompue et résolument uniforme, qui ramène tous les plans à la surface et ne tient pas compte de la qualité concrète de l'objet décrit » (J. Dubuffet cité dans M. Glimcher, ed., Jean Dubuffet : Towards an Alternative Reality, New York 1987, p. 223). Tel un univers parallèle vital en perpétuelle mutation, le paysage urbain immatériel de Dubuffet s'étend organiquement dans Prestation de serment, sans indication de son point de conception ou de son orientation précise, de sorte que le spectateur imagine que sa forme biomorphique s'étend à l'infini au-delà des limites du plan de l'image.
Le langage visuel audacieux des œuvres de l'Hourloupe, avec ses contours noirs frappants et ses rayures graphiques, évoque celui du mouvement Pop américain qui se développait outre-Atlantique au cours de la même décennie. Cependant, alors que des artistes tels que Roy Lichtenstein et Andy Warhol ont multiplié les détails de la culture contemporaine de la consommation et de la célébrité, Dubuffet a répondu à l'énergie des années 1960 par des moyens plus introspectifs. Il invente le mot Hourloupe à partir d'un amalgame de hurler (« crier »), hululer (« hululer ») et loup (« loup »). La suggestion est celle d'un instinct primitif non maîtrisé, et dans l'exécution des Hourloupes, Dubuffet aspirait à un état semi-subconscient. Sur la surface de la toile, la couleur et la ligne se métamorphosent continuellement, suggérant une forme toujours changeante mais finalement insaisissable. Dubuffet évoque une topographie de peinture qui semble avoir une vie propre et innée. Expérience optique hallucinogène, Prestation de serment invite le spectateur à se frayer un chemin à travers un langage visuel apparemment illisible et à s'engager dans un nouveau monde triomphant et illusoire.
''...these paintings present networks of erratic lines having the power to give rise to conjectural representations.'' - Jean Dubuffet
Jean Dubuffet’s Prestation de serment (Taking the Oath) (1965) is an impressive early example of the artist’s iconic Hourloupe series. This distinctive cycle would be the most enduring of Dubuffet’s career, tracing a twelve-year period between 1962 and 1974. In these works, line meanders freely across the picture plane, creating a web of intersecting cells which the artist variously leaves blank, or in-fills with block colour or stripes in the series’ iconic 'tricolore palette'. Appearing across drawings, paintings, sculpture and even large-scale public environments, the genesis of this expansive idiom was automatist in nature: the absent-minded doodles Dubuffet created in ballpoint pen while speaking on the telephone. Executed in oil on canvas, in the present work Dubuffet reveals a mesmerising, amorphous convergence of line and colour which spreads across a dense black background like spilled liquid reconverging through a mystical process of cohesion.
In the post-war years, Dubuffet moved frequently between the urban centre of Paris and the wild, derelict gardens and country roads of the French countryside, and his oeuvre was shaped palpably by these environments. Following a six-year year period in the rural landscape around Vence, during which Dubuffet executed his early, matter-based texturologies, the artist returned to Paris in 1961. This move prompted a radical new phase in Dubuffet’s practice, a response to the dynamism and vitality of 1960s Paris. It was a city wholly transformed from the war-torn capital he had left behind five years earlier, and its energy permeates Dubuffet’s canvases from the time. The earliest works executed upon his return—the celebrated Paris Circus series—captured the city’s teeming networks of streets, shopfronts, cars and people in radiant technicolour. Adopting a striking, frontal compositional style, Dubuffet reimagined the true contours of the city as playful phantasmagoria, cellular and self-contained.
Begun in the spring of 1962, the Hourloupe emerged out of the Paris Circus series, and marked a yet-more conspicuous turn from the investigation of material to immaterial space. In fact, Dubuffet suggested that with the Hourloupe ‘the theme of the Parisian street is completely eliminated’ (J. Dubuffet, ‘Twenty Third Period of My Works’, in Jean Dubuffet: 1962-1966, exh. cat. Solomon R. Guggenheim Museum, New York 1966, p. 23). Turning away from the concrete contours of Paris, this new idiom captured a wholly mental and untethered landscape. Yet an echo of the city can still be felt, as though refracted through a microscope to reveal its sinewy, molecular structure. In this way the space of the city becomes a catalyst for abstract pictorial investigations of man’s place in the natural world.
The present work contains a suggestion of endless spatial extension, redolent of the ways in which cities creep ever-further into the surrounding landscape through the flux of people and their built environment. Dubuffet’s quasi-automatist line evokes the iconic wandering Paris-dweller encapsulated in the figure of the flâneur, transposed into an alternate world order. Dubuffet described the Hourloupe paintings as emerging from ‘a meandering, uninterrupted and resolutely uniform line, which brings all planes to the surface and takes no account of the concrete quality of the object described’ (J. Dubuffet quoted in M. Glimcher, ed., Jean Dubuffet: Towards an Alternative Reality, New York 1987, p. 223). Like an ever-mutating and vital parallel universe, in Prestation de serment Dubuffet’s immaterial cityscape spreads organically, without indication of either its point of conception or precise orientation, so that the viewer imagines its biomorphic form extending ad infinitum beyond the confines of the picture plane.
The bold visual language of the Hourloupe works, with their striking black outlines and graphic stripes, evokes that of the American Pop movement unfolding across the Atlantic in the same decade. Yet while artists such as Roy Lichtenstein and Andy Warhol doubled down on the details of contemporary consumer and celebrity culture, Dubuffet responded to the energy of the 1960s through more introspective means. He invented the word Hourloupe from an amalgamation of hurler (‘to yell’), hululer (‘to hoot’), and loup (‘wolf’). The suggestion is of uncontained, primal instinct, and in the execution of the Hourloupes Dubuffet aspired towards a semi-subconscious state. Across the surface of the canvas colour and line continually metamorphose, suggesting ever shifting but ultimately elusive form. Dubuffet conjures a topography of paint which seems to take on an innate, self-propelling life of its own. A hallucinogenic optical experience, Prestation de serment invites the viewer to forge through a seemingly illegible visual language, and commit to a triumphant, illusory new world.
La Prestation de serment (1965) de Jean Dubuffet est un exemple impressionnant de la série emblématique de l'Hourloupe. Ce cycle distinctif sera le plus durable de la carrière de Dubuffet, retraçant une période de douze ans entre 1962 et 1974. Dans ces œuvres, la ligne serpente librement à travers le plan de l'image, créant un réseau de cellules qui se croisent et que l'artiste laisse vierges ou remplit de blocs de couleur ou de rayures dans la 'palette tricolore' emblématique de la série. Apparaissant dans les dessins, les peintures, les sculptures et même les environnements publics à grande échelle, la genèse de cet idiome expansif est de nature automatiste : les gribouillis distraits que Dubuffet créait au stylo à bille tout en parlant au téléphone. Exécutée à l'huile sur toile, l'œuvre présente révèle une convergence amorphe et hypnotique de lignes et de couleurs qui se répandent sur un fond noir dense, comme un liquide renversé qui se reconvertit grâce à un processus mystique de cohésion.
Dans les années d'après-guerre, Dubuffet se déplace fréquemment entre le centre urbain de Paris et les jardins sauvages, abandonnés et les routes de campagne de la campagne française, et son œuvre a été façonnée de manière palpable par ces environnements. Après une période de six ans passée dans le paysage rural des environs de Vence, au cours de laquelle Dubuffet a réalisé ses premières texturologies basées sur la matière, l'artiste est retourné à Paris en 1961. Ce retour marque le début d'une nouvelle phase radicale dans la pratique de Dubuffet, une réponse au dynamisme et à la vitalité du Paris des années 1960. C'est une ville complètement transformée par rapport à la capitale déchirée par la guerre qu'il avait quittée cinq ans plus tôt, et son énergie imprègne les toiles de Dubuffet de l'époque. Les premières œuvres réalisées à son retour, la célèbre série du Cirque de Paris, capturent les réseaux grouillants de rues, de devantures de magasins, de voitures et de personnes de la ville dans un technicolor radieux. En adoptant un style de composition frontal et saisissant, Dubuffet a réimaginé les véritables contours de la ville comme une fantasmagorie ludique, cellulaire et autonome.
Commencé au printemps 1962, l'Hourloupe émerge de la série du Cirque de Paris et marque un tournant encore plus évident de l'investigation de l'espace matériel vers l'espace immatériel. En fait, Dubuffet a suggéré qu'avec l'Hourloupe « le thème de la rue parisienne est complètement éliminé » (J. Dubuffet, « Twenty Third Period of My Works », in Jean Dubuffet : 1962-1966, exh. cat. Solomon R. Guggenheim Museum, New York 1966, p. 23). Se détournant des contours concrets de Paris, ce nouvel idiome capture un paysage entièrement mental et sans attaches. Pourtant, un écho de la ville est encore perceptible, comme s'il était réfracté à travers un microscope pour révéler sa structure sinueuse et moléculaire. Ainsi, l'espace de la ville devient un catalyseur pour des recherches picturales abstraites sur la place de l'homme dans le monde naturel.
La présente œuvre suggère une extension spatiale sans fin, qui rappelle la façon dont les villes s'insinuent de plus en plus dans le paysage environnant par le biais du flux des personnes et de leur environnement bâti. La ligne quasi-automatiste de Dubuffet évoque l'icône de l'errance parisienne encapsulée dans la figure du flâneur, transposée dans un ordre mondial alternatif. Dubuffet a décrit les peintures de l'Hourloupe comme émergeant d'une « ligne méandreuse, ininterrompue et résolument uniforme, qui ramène tous les plans à la surface et ne tient pas compte de la qualité concrète de l'objet décrit » (J. Dubuffet cité dans M. Glimcher, ed., Jean Dubuffet : Towards an Alternative Reality, New York 1987, p. 223). Tel un univers parallèle vital en perpétuelle mutation, le paysage urbain immatériel de Dubuffet s'étend organiquement dans Prestation de serment, sans indication de son point de conception ou de son orientation précise, de sorte que le spectateur imagine que sa forme biomorphique s'étend à l'infini au-delà des limites du plan de l'image.
Le langage visuel audacieux des œuvres de l'Hourloupe, avec ses contours noirs frappants et ses rayures graphiques, évoque celui du mouvement Pop américain qui se développait outre-Atlantique au cours de la même décennie. Cependant, alors que des artistes tels que Roy Lichtenstein et Andy Warhol ont multiplié les détails de la culture contemporaine de la consommation et de la célébrité, Dubuffet a répondu à l'énergie des années 1960 par des moyens plus introspectifs. Il invente le mot Hourloupe à partir d'un amalgame de hurler (« crier »), hululer (« hululer ») et loup (« loup »). La suggestion est celle d'un instinct primitif non maîtrisé, et dans l'exécution des Hourloupes, Dubuffet aspirait à un état semi-subconscient. Sur la surface de la toile, la couleur et la ligne se métamorphosent continuellement, suggérant une forme toujours changeante mais finalement insaisissable. Dubuffet évoque une topographie de peinture qui semble avoir une vie propre et innée. Expérience optique hallucinogène, Prestation de serment invite le spectateur à se frayer un chemin à travers un langage visuel apparemment illisible et à s'engager dans un nouveau monde triomphant et illusoire.
''...these paintings present networks of erratic lines having the power to give rise to conjectural representations.'' - Jean Dubuffet
Jean Dubuffet’s Prestation de serment (Taking the Oath) (1965) is an impressive early example of the artist’s iconic Hourloupe series. This distinctive cycle would be the most enduring of Dubuffet’s career, tracing a twelve-year period between 1962 and 1974. In these works, line meanders freely across the picture plane, creating a web of intersecting cells which the artist variously leaves blank, or in-fills with block colour or stripes in the series’ iconic 'tricolore palette'. Appearing across drawings, paintings, sculpture and even large-scale public environments, the genesis of this expansive idiom was automatist in nature: the absent-minded doodles Dubuffet created in ballpoint pen while speaking on the telephone. Executed in oil on canvas, in the present work Dubuffet reveals a mesmerising, amorphous convergence of line and colour which spreads across a dense black background like spilled liquid reconverging through a mystical process of cohesion.
In the post-war years, Dubuffet moved frequently between the urban centre of Paris and the wild, derelict gardens and country roads of the French countryside, and his oeuvre was shaped palpably by these environments. Following a six-year year period in the rural landscape around Vence, during which Dubuffet executed his early, matter-based texturologies, the artist returned to Paris in 1961. This move prompted a radical new phase in Dubuffet’s practice, a response to the dynamism and vitality of 1960s Paris. It was a city wholly transformed from the war-torn capital he had left behind five years earlier, and its energy permeates Dubuffet’s canvases from the time. The earliest works executed upon his return—the celebrated Paris Circus series—captured the city’s teeming networks of streets, shopfronts, cars and people in radiant technicolour. Adopting a striking, frontal compositional style, Dubuffet reimagined the true contours of the city as playful phantasmagoria, cellular and self-contained.
Begun in the spring of 1962, the Hourloupe emerged out of the Paris Circus series, and marked a yet-more conspicuous turn from the investigation of material to immaterial space. In fact, Dubuffet suggested that with the Hourloupe ‘the theme of the Parisian street is completely eliminated’ (J. Dubuffet, ‘Twenty Third Period of My Works’, in Jean Dubuffet: 1962-1966, exh. cat. Solomon R. Guggenheim Museum, New York 1966, p. 23). Turning away from the concrete contours of Paris, this new idiom captured a wholly mental and untethered landscape. Yet an echo of the city can still be felt, as though refracted through a microscope to reveal its sinewy, molecular structure. In this way the space of the city becomes a catalyst for abstract pictorial investigations of man’s place in the natural world.
The present work contains a suggestion of endless spatial extension, redolent of the ways in which cities creep ever-further into the surrounding landscape through the flux of people and their built environment. Dubuffet’s quasi-automatist line evokes the iconic wandering Paris-dweller encapsulated in the figure of the flâneur, transposed into an alternate world order. Dubuffet described the Hourloupe paintings as emerging from ‘a meandering, uninterrupted and resolutely uniform line, which brings all planes to the surface and takes no account of the concrete quality of the object described’ (J. Dubuffet quoted in M. Glimcher, ed., Jean Dubuffet: Towards an Alternative Reality, New York 1987, p. 223). Like an ever-mutating and vital parallel universe, in Prestation de serment Dubuffet’s immaterial cityscape spreads organically, without indication of either its point of conception or precise orientation, so that the viewer imagines its biomorphic form extending ad infinitum beyond the confines of the picture plane.
The bold visual language of the Hourloupe works, with their striking black outlines and graphic stripes, evokes that of the American Pop movement unfolding across the Atlantic in the same decade. Yet while artists such as Roy Lichtenstein and Andy Warhol doubled down on the details of contemporary consumer and celebrity culture, Dubuffet responded to the energy of the 1960s through more introspective means. He invented the word Hourloupe from an amalgamation of hurler (‘to yell’), hululer (‘to hoot’), and loup (‘wolf’). The suggestion is of uncontained, primal instinct, and in the execution of the Hourloupes Dubuffet aspired towards a semi-subconscious state. Across the surface of the canvas colour and line continually metamorphose, suggesting ever shifting but ultimately elusive form. Dubuffet conjures a topography of paint which seems to take on an innate, self-propelling life of its own. A hallucinogenic optical experience, Prestation de serment invites the viewer to forge through a seemingly illegible visual language, and commit to a triumphant, illusory new world.