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Provenant d'une collection particulière belge
Léon Spilliaert (1881-1946)
Galeries royales d’Ostende et plage, après l’orage
Details
Léon Spilliaert (1881-1946)
Galeries royales d’Ostende et plage, après l’orage
signé et daté 'Léon Spilliaert 1907' (en haut à gauche)
encre de Chine, lavis d'encre de Chine et crayon de couleurs sur papier
48.6 x 72.5 cm.
Exécuté en 1907
signed and dated 'Léon Spilliaert 1907' (upper left)
India ink, wash and India ink and coloured crayon on paper
19 1⁄8 x 28 ½ in.
Executed in 1907
Galeries royales d’Ostende et plage, après l’orage
signé et daté 'Léon Spilliaert 1907' (en haut à gauche)
encre de Chine, lavis d'encre de Chine et crayon de couleurs sur papier
48.6 x 72.5 cm.
Exécuté en 1907
signed and dated 'Léon Spilliaert 1907' (upper left)
India ink, wash and India ink and coloured crayon on paper
19 1⁄8 x 28 ½ in.
Executed in 1907
Provenance
Collection particulière, Ostende (acquis auprès de l'artiste).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Further Details
Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné de Léon Spilliaert en préparation par le Dr. Anne Adriaens-Pannier.
A Ostende, le jeune Spilliaert, promeneur infatigable se retrouve de façon quasi obsessionnelle à arpenter la digue et la plage. La digue et ses galeries instaurent une dialectique où s’affrontent la ville et la nature, la présence de l’architecture et le vide du rivage, la stabilité d’un édifice et le flux de la mer, l’ici et le lointain. Ce dialogue s’ouvre sur l’opposition et sur la complémentarité du rêve et de la rigueur, du fluant et du fixe, du graphisme souple et des formes construites. La diversité de l’art de Spilliaert surprend et étonne, mais elle ne dépend pas d’une succession d’impulsions irraisonnées. Sous la spontanéité de la facture, l’intelligence de l’artiste organise son langage. Sous les facettes multiples, seul l’esprit règne ; un esprit plein de détours. Son contemporain et critique d’art Paul Colin note : « Cet art s’éloigne et revient sans discipline, en suivant une ligne brisée, en faisant des écarts inattendus » (P. Colin, ‘Introduction’, in Léon Spilliaert, cat. exp., Galerie Georges Giroux, Bruxelles, 1929, p. 5).
L’architecture classique des Galeries royales, construites sous l’impulsion du roi bâtisseur Léopold II, qui voulait faire d’Ostende la « Reine des plages », est depuis 1907, la source d’inspiration par excellence pour l’artiste. Un carnet de croquis de cette époque (Carnet de croquis, 1907-1909, Muses royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, inv. 10.770, f° 18v, f° 19), contient des esquisses au crayon où il laisse libre cours à son imagination de constructeur sur papier. L’une présente la colonnade en enfilade selon une perspective droite s’étirant vers l’horizon, l’autre étrangement montre une vision panoramique de face, observée de très près selon la courbe du regard. Plusieurs lavis très aboutis reprennent ces idées de composition en grand format, comme ici dans Galerie royales et plage, après l’orage.
Le départ de la construction du dessin varie cependant selon le choix de la position du point de fuite. Dans une seconde version des Galeries royales d’Ostende de la collection des Musées royaux de Bruxelles le point de fuite se situe au centre de la feuille, alors que dans la présente œuvre il se situe à un tiers sur la gauche de la feuille. Ensuite, une fois les lignes directrices tracées, Spilliaert, guidé par l’image entièrement structurée dans son esprit, délimite dès le départ en encre de Chine largement diluée, les espaces qui détermineront la respiration de sa composition. Ces endroits, où le papier est épargné, agiront comme des accents de lumière en contraste avec les parties couvertes d’encre opaque. A la sobriété de la technique du lavis et du papier épargné succède en touches éparses le crayon de couleur, ici en gamme de vert, bleu et terre de sienne. La trace de couleur brun-rouge souligne la ligne de démarcation de la plage et de la mer, le reflet vert appuie la ligne droite de la bordure de digue.
La structure architecturale des galeries n’est pas détaillée en tant que telle, Spilliaert n’entre pas dans le détail du matériau des colonnes, elles scandent un rythme vertical qui va en diminution de taille. Il n’accentue pas non plus le profil de la frise au-dessus des tambours, tout est simplifié dans sa linéarité. Il esquisse quelque trouées lumineuses quadrillées pour suggérer le suivi des fenêtres qui éclairent l’intérieur de la galerie. Étrangement Spilliaert attire le regard au loin sur la masse monumentale du Royal Palace Hôtel, dont la silhouette des toits et de ses portiques dominent les galeries. Un minuscule drapeau flotte dans le vent. Tout aussi étrange est la silhouette d’une barque échouée sur la plage, comme un scarabée perdu dans le sable.
L’intemporalité de la vision et l’atmosphère de désarroi et de solitude dans l’espace répondent cependant à un moment de vie dans une journée en rivage de mer. La nuit n’est pas encore tombée, moment de prédilection pour les promenades en solitaire de ce grand esprit instable. L’année 1907 est une année cruciale dans l’évolution de Spilliaert, il n’arrête pas de mettre sa vocation d’artiste en question, il voudrait se débarrasser de son caractère inquiet et fiévreux.
Se retirant en soi-même, il s’attaque à une psychanalyse personnelle en se scrutant de plus en plus profondément dans des autoportraits cruels de vérité.
Et pourtant comme dans l’œuvre ici présentée, une lueur d’espoir surgira bientôt, un rideau se lèvera sur sa mélancholie profonde. Spilliaert abordera dans quelques temps une vie publique où un certain succès sera au rendez-vous. Sur la mer et sur la plage une belle éclaircie s’annonce après le passage d’un tumultueux orage dont les nuages menaçants et lourds de pluie s’éloignent vers l’arrière-pays de la côte. Ici aussi réalité et rêve, fixe et fluant se rencontrent. Le vent d’ouest, éternel habitant de nos cieux changeants a œuvré en élément de force.
Il est souvent difficile d’expliquer comment Spilliaert est en avance sur son temps. Il cherche à rendre son art plus expressif, en introduisant certains éléments stylistiques innovants. Ceux-ci caractérisent son langage formel, simplifié et synthétisé dans sa quintessence. Plus tard certaines de ces trouvailles formelles et spirituelles seront portées par d’autres à leur aboutissement.
Anne Adriaens-Pannier, 26 février 2025
In Ostend, the young Spilliaert, a tireless walker, finds himself almost obsessively surveying the sea wall and the beach. The dyke and its galleries create a dialectic in which the city and nature confront each other, the presence of architecture and the emptiness of the shore, the stability of a building and the flow of the sea, the here and the far away. This dialogue opens on the opposition and complementarity of dream and rigor, fluidity and stability, supple graphics and constructed forms. The diversity of Spilliaert's art surprises and amaze, but it does not depend on a succession of irrational impulses. Beneath the spontaneity of the workmanship, the artist's intelligence organizes his language. Beneath the multiple facets, only the spirit reigns, a spirit full of detours. His contemporary and art critic Paul Colin noted: ‘This art moves away and returns without discipline, following a broken line, making unexpected deviations’ (P. Colin, ‘Introduction’, in Léon Spilliaert, cat. exp., Galerie Georges Giroux, Brussels, 1929, p. 5).
Since 1907, the classical architecture of the Royales gallery, built at the instigation of King Leopold II, who wanted to make Ostend the ‘Queen of Beaches’, has been the artist's source of inspiration par excellence. A sketchbook from this period (Carnet de croquis, 1907-1909, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Brussels, inv. 10.770, f° 18v, f° 19), contains pencil sketches in which he gives free rein to his imagination as a builder on paper. One shows the colonnade in enfilade from a straight perspective stretching towards the horizon, while the other, strangely enough, shows a panoramic view from the front, observed very closely from the curve of the eye. Several highly accomplished washes take up these compositional ideas in large format, as here in Galerie royales et plage, après l'orage.
The start of the construction of the drawing varies, however, depending on the choice of position for the vanishing point. In a second version of the Galeries royales d’Ostende in the collection of the Royal Museums of Brussels, the vanishing point is in the center of the sheet, while in the present work it is a third to the left of the sheet. Then, once the guidelines had been drawn, Spilliaert, guided by the image that had been entirely structured in his mind, delimited from the outset, in largely diluted Indian ink, the spaces that would determine the breathing of his composition. These areas, where the paper is spared, act as accents of light, contrasting with the areas covered in opaque ink. The sobriety of the wash technique and the spare paper are followed by scattered touches of colored pencil, here in a range of greens, blues and sienna. The brown-red trace underlines the demarcation line between the beach and the sea, while the green reflection supports the straight line of the dyke edge.
The architectural structure of the galleries is not detailed as such, and Spilliaert does not go into detail about the material of the columns, which mark out a vertical rhythm that diminishes in size. Nor does he accentuate the profile of the frieze above the drums; everything is simplified in its linearity. He does sketch out a few squared-off gaps of light to suggest that the windows illuminating the interior of the gallery are being followed. Strangely, Spilliaert draws the eye away to the monumental mass of the Royal Palace Hotel, whose silhouette of roofs and porticoes dominates the galleries. A tiny flag flutters in the wind. Equally strange is the silhouette of a boat washed up on the beach, like a beetle lost in the sand.
The timelessness of the vision and the atmosphere of disarray and solitude in the space nevertheless respond to a moment of life in a day on the seashore. Night had not yet fallen, a favorite moment for the solitary walks of this great and unstable spirit. 1907 was a crucial year in Spilliaert's development; he kept questioning his vocation as an artist, wishing to rid himself of his restless and feverish character.
Withdrawing into himself, he embarks on a personal psychoanalysis, scrutinising himself ever more deeply in self-portraits that are cruel in their truth.
And yet, as in the work presented here, a glimmer of hope will soon emerge, a curtain will be lifted on his profound melancholy. Spilliaert will soon embark on a life in the public eye, where he will enjoy a degree of success. On the sea and on the beach, a beautiful clearing is announced after the passage of a tumultuous storm whose threatening clouds, heavy with rain, are moving away towards the hinterland of the coast. Here too, reality and dream, fixed and fluid, meet. The westerly wind, eternal inhabitant of our changing skies, has worked as an element of force.
It is often difficult to explain how Spilliaert was ahead of his time. He sought to make his art more expressive by introducing certain innovative stylistic elements. These characterize his formal language, simplified and synthesized to its quintessence. Later, some of these formal and spiritual discoveries would be brought to accomplishment by others.
Anne Adriaens-Pannier, 26 February 2025
A Ostende, le jeune Spilliaert, promeneur infatigable se retrouve de façon quasi obsessionnelle à arpenter la digue et la plage. La digue et ses galeries instaurent une dialectique où s’affrontent la ville et la nature, la présence de l’architecture et le vide du rivage, la stabilité d’un édifice et le flux de la mer, l’ici et le lointain. Ce dialogue s’ouvre sur l’opposition et sur la complémentarité du rêve et de la rigueur, du fluant et du fixe, du graphisme souple et des formes construites. La diversité de l’art de Spilliaert surprend et étonne, mais elle ne dépend pas d’une succession d’impulsions irraisonnées. Sous la spontanéité de la facture, l’intelligence de l’artiste organise son langage. Sous les facettes multiples, seul l’esprit règne ; un esprit plein de détours. Son contemporain et critique d’art Paul Colin note : « Cet art s’éloigne et revient sans discipline, en suivant une ligne brisée, en faisant des écarts inattendus » (P. Colin, ‘Introduction’, in Léon Spilliaert, cat. exp., Galerie Georges Giroux, Bruxelles, 1929, p. 5).
L’architecture classique des Galeries royales, construites sous l’impulsion du roi bâtisseur Léopold II, qui voulait faire d’Ostende la « Reine des plages », est depuis 1907, la source d’inspiration par excellence pour l’artiste. Un carnet de croquis de cette époque (Carnet de croquis, 1907-1909, Muses royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, inv. 10.770, f° 18v, f° 19), contient des esquisses au crayon où il laisse libre cours à son imagination de constructeur sur papier. L’une présente la colonnade en enfilade selon une perspective droite s’étirant vers l’horizon, l’autre étrangement montre une vision panoramique de face, observée de très près selon la courbe du regard. Plusieurs lavis très aboutis reprennent ces idées de composition en grand format, comme ici dans Galerie royales et plage, après l’orage.
Le départ de la construction du dessin varie cependant selon le choix de la position du point de fuite. Dans une seconde version des Galeries royales d’Ostende de la collection des Musées royaux de Bruxelles le point de fuite se situe au centre de la feuille, alors que dans la présente œuvre il se situe à un tiers sur la gauche de la feuille. Ensuite, une fois les lignes directrices tracées, Spilliaert, guidé par l’image entièrement structurée dans son esprit, délimite dès le départ en encre de Chine largement diluée, les espaces qui détermineront la respiration de sa composition. Ces endroits, où le papier est épargné, agiront comme des accents de lumière en contraste avec les parties couvertes d’encre opaque. A la sobriété de la technique du lavis et du papier épargné succède en touches éparses le crayon de couleur, ici en gamme de vert, bleu et terre de sienne. La trace de couleur brun-rouge souligne la ligne de démarcation de la plage et de la mer, le reflet vert appuie la ligne droite de la bordure de digue.
La structure architecturale des galeries n’est pas détaillée en tant que telle, Spilliaert n’entre pas dans le détail du matériau des colonnes, elles scandent un rythme vertical qui va en diminution de taille. Il n’accentue pas non plus le profil de la frise au-dessus des tambours, tout est simplifié dans sa linéarité. Il esquisse quelque trouées lumineuses quadrillées pour suggérer le suivi des fenêtres qui éclairent l’intérieur de la galerie. Étrangement Spilliaert attire le regard au loin sur la masse monumentale du Royal Palace Hôtel, dont la silhouette des toits et de ses portiques dominent les galeries. Un minuscule drapeau flotte dans le vent. Tout aussi étrange est la silhouette d’une barque échouée sur la plage, comme un scarabée perdu dans le sable.
L’intemporalité de la vision et l’atmosphère de désarroi et de solitude dans l’espace répondent cependant à un moment de vie dans une journée en rivage de mer. La nuit n’est pas encore tombée, moment de prédilection pour les promenades en solitaire de ce grand esprit instable. L’année 1907 est une année cruciale dans l’évolution de Spilliaert, il n’arrête pas de mettre sa vocation d’artiste en question, il voudrait se débarrasser de son caractère inquiet et fiévreux.
Se retirant en soi-même, il s’attaque à une psychanalyse personnelle en se scrutant de plus en plus profondément dans des autoportraits cruels de vérité.
Et pourtant comme dans l’œuvre ici présentée, une lueur d’espoir surgira bientôt, un rideau se lèvera sur sa mélancholie profonde. Spilliaert abordera dans quelques temps une vie publique où un certain succès sera au rendez-vous. Sur la mer et sur la plage une belle éclaircie s’annonce après le passage d’un tumultueux orage dont les nuages menaçants et lourds de pluie s’éloignent vers l’arrière-pays de la côte. Ici aussi réalité et rêve, fixe et fluant se rencontrent. Le vent d’ouest, éternel habitant de nos cieux changeants a œuvré en élément de force.
Il est souvent difficile d’expliquer comment Spilliaert est en avance sur son temps. Il cherche à rendre son art plus expressif, en introduisant certains éléments stylistiques innovants. Ceux-ci caractérisent son langage formel, simplifié et synthétisé dans sa quintessence. Plus tard certaines de ces trouvailles formelles et spirituelles seront portées par d’autres à leur aboutissement.
Anne Adriaens-Pannier, 26 février 2025
In Ostend, the young Spilliaert, a tireless walker, finds himself almost obsessively surveying the sea wall and the beach. The dyke and its galleries create a dialectic in which the city and nature confront each other, the presence of architecture and the emptiness of the shore, the stability of a building and the flow of the sea, the here and the far away. This dialogue opens on the opposition and complementarity of dream and rigor, fluidity and stability, supple graphics and constructed forms. The diversity of Spilliaert's art surprises and amaze, but it does not depend on a succession of irrational impulses. Beneath the spontaneity of the workmanship, the artist's intelligence organizes his language. Beneath the multiple facets, only the spirit reigns, a spirit full of detours. His contemporary and art critic Paul Colin noted: ‘This art moves away and returns without discipline, following a broken line, making unexpected deviations’ (P. Colin, ‘Introduction’, in Léon Spilliaert, cat. exp., Galerie Georges Giroux, Brussels, 1929, p. 5).
Since 1907, the classical architecture of the Royales gallery, built at the instigation of King Leopold II, who wanted to make Ostend the ‘Queen of Beaches’, has been the artist's source of inspiration par excellence. A sketchbook from this period (Carnet de croquis, 1907-1909, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Brussels, inv. 10.770, f° 18v, f° 19), contains pencil sketches in which he gives free rein to his imagination as a builder on paper. One shows the colonnade in enfilade from a straight perspective stretching towards the horizon, while the other, strangely enough, shows a panoramic view from the front, observed very closely from the curve of the eye. Several highly accomplished washes take up these compositional ideas in large format, as here in Galerie royales et plage, après l'orage.
The start of the construction of the drawing varies, however, depending on the choice of position for the vanishing point. In a second version of the Galeries royales d’Ostende in the collection of the Royal Museums of Brussels, the vanishing point is in the center of the sheet, while in the present work it is a third to the left of the sheet. Then, once the guidelines had been drawn, Spilliaert, guided by the image that had been entirely structured in his mind, delimited from the outset, in largely diluted Indian ink, the spaces that would determine the breathing of his composition. These areas, where the paper is spared, act as accents of light, contrasting with the areas covered in opaque ink. The sobriety of the wash technique and the spare paper are followed by scattered touches of colored pencil, here in a range of greens, blues and sienna. The brown-red trace underlines the demarcation line between the beach and the sea, while the green reflection supports the straight line of the dyke edge.
The architectural structure of the galleries is not detailed as such, and Spilliaert does not go into detail about the material of the columns, which mark out a vertical rhythm that diminishes in size. Nor does he accentuate the profile of the frieze above the drums; everything is simplified in its linearity. He does sketch out a few squared-off gaps of light to suggest that the windows illuminating the interior of the gallery are being followed. Strangely, Spilliaert draws the eye away to the monumental mass of the Royal Palace Hotel, whose silhouette of roofs and porticoes dominates the galleries. A tiny flag flutters in the wind. Equally strange is the silhouette of a boat washed up on the beach, like a beetle lost in the sand.
The timelessness of the vision and the atmosphere of disarray and solitude in the space nevertheless respond to a moment of life in a day on the seashore. Night had not yet fallen, a favorite moment for the solitary walks of this great and unstable spirit. 1907 was a crucial year in Spilliaert's development; he kept questioning his vocation as an artist, wishing to rid himself of his restless and feverish character.
Withdrawing into himself, he embarks on a personal psychoanalysis, scrutinising himself ever more deeply in self-portraits that are cruel in their truth.
And yet, as in the work presented here, a glimmer of hope will soon emerge, a curtain will be lifted on his profound melancholy. Spilliaert will soon embark on a life in the public eye, where he will enjoy a degree of success. On the sea and on the beach, a beautiful clearing is announced after the passage of a tumultuous storm whose threatening clouds, heavy with rain, are moving away towards the hinterland of the coast. Here too, reality and dream, fixed and fluid, meet. The westerly wind, eternal inhabitant of our changing skies, has worked as an element of force.
It is often difficult to explain how Spilliaert was ahead of his time. He sought to make his art more expressive by introducing certain innovative stylistic elements. These characterize his formal language, simplified and synthesized to its quintessence. Later, some of these formal and spiritual discoveries would be brought to accomplishment by others.
Anne Adriaens-Pannier, 26 February 2025
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