DEUX SCULPTURES EN TERRE CUITE REPRESENTANT DES FIGURES ALLEGORIQUES

MATHIEU DETOMBAY (1768-1852), BELGIQUE, VERS 1790

Price realised EUR 68,750
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EUR 40,000 – EUR 60,000
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DEUX SCULPTURES EN TERRE CUITE REPRESENTANT DES FIGURES ALLEGORIQUES

MATHIEU DETOMBAY (1768-1852), BELGIQUE, VERS 1790

Price realised EUR 68,750
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DEUX SCULPTURES EN TERRE CUITE REPRESENTANT DES FIGURES ALLEGORIQUES
MATHIEU DETOMBAY (1768-1852), BELGIQUE, VERS 1790
Signé sur la base: 'Detombay à Liège fecit'
HT.: 176 cm. (69 ¼ in.)
Literature
BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE:

H. Hasquin, La Wallonie, le pays et les hommes, la renaissance du livre, Paris, 1975, pp. 567-568.
G. Jules. J. Helbig, La Sculpture et les arts plastiques au pays de Liège et sur les bords de la Meuse, 2e édition.. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1890, tome 51., p. 195.
D. Malherbe, Hommage à la société d’émulation ou galerie de portraits, d’auteurs et d’artistes liégeois, Liège, Bourguignon, 1802, in-8° de 55p.
Neuf cent ans de vie autour de Saint-Remacle-au-Pont, Liège, 1979, p. 62.
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TWO TERRACOTTA SCULPTURES OF ALLEGORICAL FIGURES, MATHIEU DETOMBAY (1768-1852), BELGIAN, CIRCA 1790

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Astrid Centner
Astrid Centner

Lot Essay

D’origine liégeoise, Mathieu Detombay (1768-1852) est issu d’une famille de sculpteurs. Il se forma dans l’atelier de son frère ainé François (1747-1788) et étudia le dessin à l’académie de Liège.
Il réalisa, dès 1787, alors qu’il est encore sous la tutelle de son frère François, les premiers travaux qui le révélèrent au public, produisant des sculptures, bas-reliefs, panneaux, pilastres et des attiques destinés au Vaux-Hall de Spa, et à différents commanditaires privés, parmi lesquels Elisabeth de Paludé et le Comte d’Ansembourg (Neuf cent ans de vie autour de Saint-Remacle-au-Pont, op. cit. p. 62).
A la mort de son frère François en 1788, Mathieu reprit la charge de sculpteur du prince-évêque de Velbruck et se vit confier la décoration des sculptures qui ornent les châteaux de Seraing et de Hex. En 1791, il orna de sculptures les salons de G.J. de Cologne, grand greffier de la Cité, et ceux du château de Hoepertinge (loc. cit.) Au fil de ses réalisations, Mathieu démontra un talent et une rigueur qui firent de lui un sculpteur de plus en plus estimé de ses contemporains. Le 17 décembre 1791 il fut nommé sculpteur attitré du prince-évêque Constantin-François de Hoensbroeck qui lui accorda le privilège de graver sur sa propre maison les armes princières.
Famille d’artistes honnêtes et consciencieux, les Detombay ont su gagner la confiance du clergé, qui devint un commanditaire régulier d'œuvres sculpturales. Malheureusement, Mathieu ne put jouir longtemps de sa position de sculpteur du prince de Hoensbroeck, lui-même déchu par l’invasion des troupes françaises pendant la période révolutionnaire. Il quitta la Belgique et émigra en Hollande (Amsterdam, La Haye, Bois-le-Duc) puis en Allemagne, principalement à Hambourg. Chacune de ces villes portent trace de son passage à travers la série des œuvres qu'il y a réalisé.
Dès que la paix fut rétablie, Mathieu Detombay revint à Liège vers 1801 où il s'installa définitivement pour poursuivre son œuvre. Son talent de sculpteur fut reconnu de son vivant comme exaltant la fierté et l'honneur de sa patrie. Il se maria et eut à son tour cinq fils qui tous devinrent à sa suite sculpteur. Cette dynastie de sculpteurs se prolongea jusqu'à plusieurs de ses petits-fils qui consacrèrent leur vie à cet art en faisant rayonner le nom et les valeurs de la famille Detombay. Le plus grand nombre de ses commandes provint surtout de Liège et de la Belgique, mais également de Hollande et d’Allemagne. Il s’exprima à travers la pierre, le plâtre, le bois et le marbre, sous différentes formes et produisit de nombreuses sculptures, bas-reliefs, panneaux ; mais aussi des décorations de façades, de salons et de portraits, ainsi que du mobilier d’églises, notamment celles d’Amersfoot, de Beaufays, de Bruges, d’Hulsberg, de Limbourg, de Montzen ou encore de Liège.
Nous retiendrons de ses œuvres les plus importantes notamment les statues représentant le Commerce et l’Agriculture de 1810 (sur la grand’place à Maastricht), le buste en zinc de Napoléon de soixante-quatre kilos envoyé à l’Empereur en 1810, Vénus et l’Abondance réalisées en 1835 pour le fronton de la maison Cockerill à Aix-la-Chapelle, la colossale Clémence Royale du Palais de Justice, la statue d’Alphonce Renard en face des étangs d’Ixelles, Dodonée au Petit Sablon, ou bien encore Jean Linden au parc Léopold.
On retrouve des analogies aux œuvres citées avec les deux sculptures ici présentes. L’effet de douceur et de grâce qui se dégage de nos sculptures est dû à l’attention toute particulière que l’artiste consacra aux détails. La délicatesse du rendu des cheveux, la légèreté des gestes et le soin porté au traitement des fleurs témoignent de la réflexion rigoureuse et du talent de l’artiste. C’est ce même art floral, caractéristique du ciseau de Mathieu Detombay qui inspira au poète liégeois D. Malherbe ce poème élogieux (Malherbe, op. cit.) :
« Les plus petites fleurs de nos charmants parterres,
Naissent sous ses ciseaux dans toute leur beauté,
Et ses bouquets galans, même en jour d’été,
Pourroient parer le sein des plus belles bergères »

Il mourut à Liège le 17 novembre 1852. Infatigable travailleur, à la longévité exceptionnelle, Il demeura, tout au long de sa carrière, un artiste extrêmement prolifique. Bruxelles et les communes de sa périphérie regorgent de ses œuvres de décoration sculptée.
La réputation qu'il laisse à la postérité est celle d’un artiste de qualité, sans cesse à l'œuvre, qui a transmis sur plusieurs générations le souffle puissant de son art soutenu par une éthique rigoureuse et passionnée.

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